La pension de Nicole, qui a pris sa retraite de La Poste, est à 900 €. Elle a exercé quelques métiers à temps partiel pour arrondir ses fins de mois. Les règles de ce cumul légal sont complexes, et 12 ans plus tard, le fisc lui demande 22 000 €.
Nicole a reçu BFMTV pour parler de la complexité du cumul emploi (partiel)-retraite. Ce cumul est légal mais doit se soumettre à certaines règles sous peine de s’exposer au fisc. Plusieurs retraités qui cherchent à arrondir leur fin de mois ignorent quelques fois cet encadrement strict.
Nicole explique d’abord : "ça, c’est le titre de perception que j’ai reçu en septembre", montrant un premier bordereau de 17 357 € dont elle est censée s’acquitter au 15 novembre suivant. Un deuxième arrive lui réclamant 5604,03 €. "Je n’ai même pas assez pour payer mon loyer, mon électricité", déplore-t-elle, et "du jour au lendemain, on peut se retrouver à la rue, alors qu’on a une pension et un travail".
Nicole a pris sa retraite en 2010 après 22 ans de travail. Elle est partie avec une pension incomplète (taux de 49%) qu’elle peut cumuler avec un travail à temps partiel. Elle a travaillé dans une boulangerie puis dans une mairie, et n’a pas cherché à dissimuler quoique ce soit, avertissant sa caisse de retraite. "On m’avait demandé : ‘Est-ce que vous allez retravailler ?’ (...) J’ai dit : ‘Oui, oui, je retravaille déjà’". "En déclarant mes impôts, pour moi, s’il y avait eu le moindre problème j’aurais dû en être avisée. Il s’est passé 12 ans sans qu’on ne me dise rien", regrette-t-elle.
Nicole a dépassé un plafond sans qu’elle ne le sache. Laurent Rabbé, avocat au barreau de Paris, spécialiste de droit public, développe sur BFMTV :"c’est la triple ou la quadruple peine : vous avez travaillé dans des emplois précaires, donc vous avez une petite retraite et votre niveau de cumul autorisé est bas et en cas de problème vous allez vous retrouver à devoir payer des sommes très importantes en ayant des revenus très modestes".
Nicole compte se battre, et elle a déjà trouvé d’autres personnes dans son cas, en vue d’une action commune.
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