A part les mineurs, des majeurs vulnérables, essentiellement des religieuses, sont également victimes d’abus sexuels au sein de l’Église catholique. Le rapport Sauvé ne les a pas négligées.
Le document de mille pages mettant en avant les abus sexuels sur mineurs survenus au sein de l’Église française depuis les années 1950 a fait réagir de nombreuses personnalités. Le rapport Sauvé a aussi abordé le cas des religieuses "vulnérables", victimes d’agressions sexuelles. Le sujet des majeurs vulnérables agressées - essentiellement des religieuses - "n’a pas du tout été négligé.", a assuré le président de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), Jean-Marc Sauvé. Ces majeures vulnérables représentent "toute personne se trouvant engagée dans une relation sexuelle non librement consentie dans le cadre d’une relation de hiérarchie, d’accompagnement spirituel ou d’emprise.", a souligné le rapport repris par BFMTV.
Le nombre exact de religieuses victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique n’a pas été mentionné dans le document. L’Inserm a toutefois réussi à s’entretenir avec 12 d’entre elles. Julie Ancian, sociologue à l’Inserm et dont les travaux ont été relayés dans le rapport a détaillé les particularités de ces religieuses. "Elles sont d’abord doublement exposées aux violences, à la fois comme femmes et, d’une certaine manière, comme des enfants, car de par leur statut, elles sont infantilisées par les règles auxquelles elles doivent se plier dans leur communauté", a confié la chercheuse. Cette dernière a également évoqué leur isolement extrême et le fait que l’auteur des violences est souvent un prêtre ou le responsable de la communauté vu comme un "saint".
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Julie Ancian a insisté sur le fait que ces religieuses font le vœu de pauvreté. Si elles éprouvent le désir de quitter leurs communautés après avoir été exposées à des violences, elles se retrouvent sans aucune ressource. Elles doivent repartir à zéro, trouver un logement, un travail et bâtir une nouvelle vie. "Quand je suis entrée dans la vie religieuse, j’ai tout donné. En sortant, je n’avais rien, je n’avais même plus de sécurité sociale", a raconté Caroline Pierrot, présidente du collectif Espérance résilience devant la Ciase. Celle qui a rejoint la communauté des Béatitudes à 20 ans affirme avoir été agressée par un prêtre.