La situation sanitaire, liée à la Covid-19 ne cesse de s’aggraver au Brésil, notamment après l’émergence d’un variant local du virus.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé, mardi 13 avril, la suspension de tous les vols entre le Brésil et la France. Cette décision a été prise en raison des inquiétudes suscitées par la présence et la circulation du P1, le variant brésilien de la Covid-19. "Nous constatons que la situation s’aggrave et nous avons donc décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre tous les vols entre le Brésil et la France", a expliqué le Premier ministre durant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Le variant P1, qui est apparu à la mi-décembre dans la ville de Manaus (dans la partie de la forêt amazonienne), est encore très minoritaire en France. Le journal Le Figaro note que ce virus est considéré comme plus contagieux (jusqu’à 2,5 fois plus) et plus mortel que la souche originelle, selon la revue médicale MedRxiv.
Par ailleurs, le variant brésilien toucherait des patients bien plus jeunes que les autres variants, d’après de nombreux indices. En effet, dimanche 11 avril, l’Association brésilienne des soins intensifs (AMIB) a révélé que, plus de la moitié des quelque 11 000 malades en réanimation dans le pays, ont moins de 40 ans.
Le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a expliqué, lundi 12 avril que la France avait "gardé quelques lignes" avec le Brésil. Il a justifié le maintien de ces vols par le respect du droit. D’ailleurs, le Conseil d’Etat a indiqué que les ressortissants français "au nom de la liberté de circulation, devaient pouvoir continuer à venir".
Ce maintien a été très critiqué par plusieurs responsables de l’opposition. Le lendemain, ces derniers ont réclamé la suspension des vols avec le Brésil ou une mise en quarantaine plus stricte. "Nous sommes gouvernés par des irresponsables qui, depuis un an, n’ont rien compris et rien appris. Qu’attendent-ils pour suspendre TOUS les vols en provenance du #Brésil où l’épidémie est hors de contrôle ?", a fustigé, sur Twitter, Marine Le Pen du Rassemblement national.
Sur RFI, Damien Abad, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale a également pointé le maintien de ces vols. "La fermeture des frontières est utile et absolument nécessaire et je ne vois pas comment au moment où on confine les Français, on peut maintenir cette liaison aérienne", a-t-il affirmé.
Quant à Jordan Bardella, il a estimé que le gouvernement laisse entrer 1 000 passagers par semaine en provenance du Brésil, où l’épidémie est hors de contrôle avec un variant résistant. "Après tout ce que notre pays a subi, et alors qu’on continue d’enfermer les Français, comment cette dinguerie est-elle encore possible ?", s’est-il demandé.
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