Devant la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise du Covid-19, le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé que "le principe de responsabilité doit primer".
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a été auditionné devant la commission d’enquête du Sénat sur la gestion de la crise du coronavirus, jeudi 24 septembre. Le premier adjoint de Marseille, Benoît Payan, lui a notamment reproché d’avoir décidé de ces nouvelles restrictions "sans concertation" avec les élus locaux surtout concernant la fermeture des bars et des restaurants. En réplique, le ministre lui a dit que concerter ne veut pas forcément tomber d’accord et à un moment donné, "le principe de responsabilité doit primer", selon France Info.
Olivier Véran a par la suite donné plus de détails sur ses échanges avec les acteurs locaux durant les dernières semaines. Il a indiqué avoir une discussion téléphonique avec la maire de Marseille, Michèle Rubirola. "Je l’ai sensibilisée au mois d’août en lui expliquant que les indicateurs à Marseille devenaient mauvais, et elle était tout à fait consciente de ce fait et totalement à fait en phase avec ce que je lui disais", a-t-il précisé.
Devant les sénateurs, le ministre a aussi cité son déplacement en préfecture de Marseille le 27 août dernier. Il a ainsi rencontré plusieurs responsables de la ville : la maire, des parlementaires, des élus de la ville, de la métropole, du département, de la région et plusieurs maires de communes adjacentes de Marseille.
Il a également assuré s’être entretenu avec le premier adjoint Benoît Payan ainsi qu’avec le président de la région Paca. Désormais mis en cause par les élus de la cité phocéenne, il a fait valoir le "principe de responsabilité", "je l’assume et je l’assumerai à chaque fois que c’est nécessaire", a-t-il martelé.
Le ministre s’est aussi adressé à Bernard Jomier, le sénateur de Paris qui a lancé dans le journal Le Parisien qu’O. Véran courait "après le virus" et qu’il était "en retard". Selon cet élu, il fallait pourtant être dans l’anticipation" pour gérer au mieux la crise sanitaire.
En réponse, le ministre a dit "si vous voulez que nous ne courions pas après le virus, Monsieur le Sénateur, il faut accepter l’idée que nous soyons obligés d’acter un certain nombre de décisions rapidement compte tenu de la situation sanitaire".
Afin de mettre en place des mesures sanitaires complémentaires, les élus marseillais, dont Benoît Payan, ont réclamé un délai de dix jours. Sans les directement nommer, Olivier Véran a répliqué que si à chaque fois, des jours de discussion sont nécessaires pour prendre des décisions (…) alors "nous serons véritablement en train de courir après le virus".
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