Les experts des oiseaux marins s’inquiètent de la présence de la population de pingouins en Corse. Un pingouin torda a été aperçu dans le port d’Ajaccio.
Lundi 28 novembre, un pingouin torda noir et blanc a été aperçu à Ajaccio, longeant la plage de St François, dans le centre-ville en Corse, relate BFMTV. Cette présence si près des côtes préoccupe les spécialistes des oiseaux marins.
Amandine Pericard, responsable du centre de soins pour la faune sauvage U Pettirossu (l’unique centre de ce type en Corse) s’est exprimé sur ce phénomène. "Depuis une semaine et demie, on nous a signalé quatre individus, deux vivants et deux morts, en Corse, la population est très présente cette année", a-t-elle noté.
Selon cette responsable, ces pingouins torda ont été repérés dans le port de Bastia, à Cargèse (Corse-du-Sud), près d’Ajaccio et à St-Florent (Haute-Corse). "Il y a une population d’hivernage de pingouins torda en mer Méditerranée, mais cette année, il y a pas mal d’individus qui se sont rapprochés des côtes, c’est assez exceptionnel", a-t-elle signifié.
L’afflux inhabituel des oiseaux est constaté de l’Espagne aux Alpes-Maritimes en passant par la Corse. D’après Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, ces oiseaux pélagiques de haute mer ne viennent à terre en principe que pour se reproduire.
"Le reste du temps, ils sont adeptes de la tempête, des embruns, de la haute mer, donc c’est assez étonnant de les voir ici", s’est-il étonné.
Pour expliquer ce phénomène, ce responsable a mentionné de nombreuses hypothèses. Selon lui, les pingouins rencontrent des difficultés alimentaires, car les ressources en poissons montent beaucoup plus au nord avec le réchauffement climatique. Pendant la nidification, ils doivent faire des cheminements lointains pour arriver à trouver les poissons afin d’alimenter les jeunes. "Recherchent-ils de nouvelles sources d’alimentation ? C’est possible", a-t-il noté.
Il a également mentionné les tempêtes et les vents violents qui ont fragilisé les oiseaux et les avaient emportés.
Mais "ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui ce sont les dangers de la grippe aviaire", a-t-il prévenu en soulignant que des oiseaux endémiques comme le Fou de Bassan, qui n’ont aucun contact direct avec l’homme comme les pingouins torda, ont été frappés par la grippe aviaire.
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