Plus de 30 % des Français ont indiqué ne pas accepter de se faire vacciner contre le coronavirus, selon un sondage exclusif réalisé par l’institut YouGov pour Le HuffPost.
Sur les 150 programmes de recherche de vaccin contre le coronavirus, deux sont plus avancés que les autres. Récemment, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a annoncé que le vaccin devrait être disponible dès le premier semestre 2021. Une grande nouvelle pour le monde entier, mais il faudra encore faire face aux méfiances de la population.
Effectivement, selon un sondage exclusif, réalisé par l’institut YouGov pour Le HuffPost, 32 % des Français ont affirmé qu’ils n’accepteraient pas de se faire vacciner si un vaccin contre la Covid-19 était disponible.
Le 9 juillet dernier, le comité scientifique a annoncé la stratégie de vaccination à adopter. Dans un communiqué, il a indiqué que l’un des objectifs est de "renforcer l’adhésion des concitoyens aux vaccins", car ce fait est une condition essentielle de la réussite d’une campagne vaccinale. "Dans un contexte de défiance et en présence d’enjeux industriels, la vaccination se prête aux controverses publiques voire de conspirationnisme", a-t-il renchéri.
Depuis le début du confinement, le sociologue Jeremy Ward étudie ce qu’il appelle "l’hésitation vaccinale" des Français. Avec des confrères, il a mené des études pour comprendre comment les Français appréhendaient la pandémie. Les résultats récoltés entre avril et mai 2020, ont montré que 20 à 25 % de la population refuseraient le vaccin.
Ce pourcentage est dans la lignée des études d’opinions réalisées ces dernières années. Il a tout de même surpris le spécialiste. "Je pensais que la dangerosité de la maladie et sa capacité à se répandre pourraient faire pencher la balance", a-t-il détaillé sur Le HuffPost. D’après lui, le principal motif de cette réticence est l’idée que "ce vaccin sera réalisé hâtivement et risque par conséquent d’être peu fiable".
Cette méfiance envers les vaccins a été déjà ressentie durant l’épidémie de la grippe H1N1. En effet, la maladie est arrivée le mois de mars 2009 et les spécialistes ont trouvé un vaccin le mois d’octobre. Pourtant, seuls 8 % des Français se feront vacciner et l’inquiétude quant à la sécurité du vaccin a été le premier motif numéro de non-vaccination. En revanche, concernant le coronavirus, les débats autour d’un possible vaccin commencent alors qu’il n’est pas encore mis au point.
Cette méfiance s’explique actuellement par la politisation très forte des débats. "Les données de nos études révèlent en particulier l’importance du facteur politique dans ces réticences", a précisé Jeremy Ward. D’après lui, les méfiances sont très ressenties chez les personnes se sentant proches des partis d’extrême gauche et d’extrême droite, ainsi que celles qui se sont abstenues lors de la précédente élection présidentielle.
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