A la suite d’une étude, Santé publique France a affirmé ce mercredi 22 juillet qu’à ce stade, le nombre de morts liés au coronavirus ne peut encore être évalué. Il y aurait des incertitudes sur les causes de décès à domicile durant la crise.
Il s’agit d’une étude portant sur la surveillance de la mortalité en France entre le 2 mars et le 31 mai. Selon les conclusions de Santé publique France : "Le nombre de décès directement associés à l’épidémie de Covid-19 ne peut être déterminé précisément à cette étape". Il serait donc encore trop tôt de donner une estimation de la mortalité due à l’épidémie de coronavirus dans le pays. L’agence sanitaire invoque des incertitudes sur les décès survenus à domicile.
Le bilan officiel au cours de cette période fait état de 18 861 décès dans les hôpitaux et 10 335 dans les Ehpad et les établissements médicaux sociaux, qui seraient dus au coronavirus. Ce qui fait un total de 29 186 morts des suites de la Covid-19. Santé publique France note cependant que ce bilan aurait pu être surestimé, car certains décès comptés en Ehpad étaient des "suspicions" de la maladie. Certains décès liés au Sars-Cov-2 auraient été déclarés "probablement à tort", sachant que les tests n’étaient pas systématiques.
Afin d’évaluer "l’excès de mortalité" liée à l’épidémie au cours de ces trois mois, les auteurs ont aussi analysé les chiffres de la mortalité toutes causes confondues émanant des bureaux d’état-civil. Il s’avère qu’ "un peu plus de 175 800 décès toutes causes confondues ont été estimés sur le territoire national" durant cette période. Comparé au nombre attendu de décès, déterminé à partir des observations des années précédentes, "ce nombre est supérieur de 25 030". Selon cette étude, il est pourtant difficile d’établir le nombre attendu de décès, car la période épidémique a eu des impacts sur la mortalité.
L’étude note, par ailleurs, qu’en raison de la réduction des déplacements et des activités pendant le confinement, cette période s’est aussi traduite par une baisse de la mortalité due aux accidents de la route, accidents professionnels.... Santé Publique France considère donc que "seules les données exhaustives des causes médicales de décès, collectées à partir de l’ensemble des certificats de décès, électroniques et papier, permettront de quantifier précisément l’excès de mortalité associé à l’épidémie". Il faut cependant plusieurs mois pour la collecte et le traitement des certificats de décès papier. Ce qui fait qu’ils "ne pourront pas être analysés avant fin 2020". L’agence sanitaire plaide donc pour la généralisation de la certification électronique.
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