Les généralistes français ont critiqué tour à tour la méthode des autorités face à l’épidémie du coronavirus. Ils déplorent une logique centrée uniquement sur l’hôpital.
Sébastien Thos, un membre de SOS Médecins à Vannes, a raconté que sa mise en quarantaine n’a duré que 24 heures. L’Agence régionale de santé (ARS) l’a appelé en indiquant qu’il faisait partie des soignants ayant été en contact avec un patient testé positif au coronavirus. "Je suis immédiatement rentré à la maison et je suis resté confiné.", a-t-il témoigné.
Ces amis se sont proposé de prendre sa température et de le ravitailler. Selon le Breton, le plus dur était de se mettre en confinement neuf jours après être entré en contact avec des dizaines de patients. "Ça m’a mis en colère", regrette-t-il.
Le lendemain de son confinement, l’ARS l’a rappelé en lui disant que sa quarantaine était levée, rapporte Franceinfo.
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Yvon Le Flohic, médecin généraliste à Ploufragan (Côtes-d’Armor), a alerté sur le manque d’équipements face à la propagation de l’épidémie du coronavirus en France. "Le problème, c’est qu’on n’en a pas ! Malgré nos demandes depuis dix jours, on ne sait pas où sont les masques", alerte-t-il.
Pourtant, ils vont avoir des patients plus de 60 ans et qui toussent sans savoir s’ils sont infectés par le coronavirus. "Il me reste un peu de masques FFP2 qui restent de la grippe H1N1, mais ça ne va pas me durer longtemps.", a-t-il ajouté.
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Jérôme Marty, membre de l’Union française pour une médecine libre (UFML) et médecin généraliste près de Toulouse, a pour sa part critiqué le manque de kits de protection.
George Delamare, généraliste de 66 ans à Blois, a déploré un manque incompréhensible de tout, comme le matériel, et même le numéro spécial pour joindre l’ARS pour prévenir un ou des cas de coronavirus chez ses patients. Son seul moyen est d’improviser en fermant sa salle d’attente et demandant à ses patients d’attendre à l’extérieur.
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Les médecins qui ont été contactés par Franceinfo ont critiqué un problème de communication de la part des autorités.
"La communication est un art difficile. En matière de santé, elle est impossible !", ironise George Delamare.
"On est inondés de communiqués de l’Ordre des médecins, de la Direction générale de la santé, de l’ARS... Mais cela n’empêche pas une communication erratique et contradictoire !", a repris Jérôme Marty.
"On met tous les moyens sur l’hôpital alors que la majorité des patients sont d’abord pris en charge par la médecine de ville. (…) et on nous appelle à la rescousse trop tard !", a analysé Jérôme Marty.
Face au coronavirus, les médecins ont appelé à un meilleur dépistage de la population. Les autorités répertorient pour le moment les personnes porteuses du virus et celles qui présentent des symptômes.
"En début de propagation, c’est sûrement une bonne idée d’isoler les cas présentant des symptômes, mais là, le virus circule et dix personnes infectées, ça ne veut pas dire dix malades", a rappelé le médecin généraliste.
Selon Yvon Le Flohic, le plus difficile est de distinguer le coronavirus de la grippe hivernale continuant de circuler.
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