Le Défenseur des droits a présenté son rapport annuel d’activité. Selon celui-ci, les jeunes hommes de ’couleur’ sont particulièrement concernés par les contrôles policiers.
Selon le rapport, 4 jeunes sur 10, de 18 à 24 ans, ont été contrôlés par la police ces 5 dernières années. La plupart sont de jeunes hommes noirs et maghrébins, selon le rapport annuel d’activité du Défenseur des droits. "Les policiers choisissent leurs cibles en fonction de la couleur de la peau, des apparences. Ce sont des préjugés défavorables", déclare à 20 Minutes Sébastian Roché, directeur de recherche au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), auteur de ’De la police en démocratie’.
Les forces de l’ordre réalisent souvent ces contrôles dans les zones où il y a plus de crimes, et qui sont plus défavorisées, ce qui a pour effet "d’augmenter les probabilités de contrôles de minorités". Enfin, il constate qu’une partie du surcontrôle peut se justifier par "des comportements délinquants".
Le Défenseur des droits note aussi que ces individus entretiennent des relations plus dégradées avec la police et "font état de tutoiements (40 % contre 16 % de l’ensemble), d’insultes (21 % contre 7 % de l’ensemble), ou de brutalités (20 % contre 8 % de l’ensemble) subis lors du dernier contrôle". Et la probabilité que ces contrôles d’identité virent au vinaigre est surtout liée au fait de leur répétition.
L’institution insiste dans son rapport, que la fréquence des contrôles alimente chez les personnes qui en font l’objet "un sentiment de discrimination".