Une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) fait apparaître des disparités importantes entre les pères salariés, les indépendants, les cadres ou les chômeurs en termes de congé paternité en France.
La fréquence d’utilisation du congé paternité en France a augmenté entre 2013 et 2021. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), elle est passée de 68% à 71%. Cela montre une progression encourageante, mais des inégalités demeurent toujours présentes. Dans les détails, 29% des pères éligibles n’ont pas utilisé leur congé paternité contre 7% du côté des mères. Il est à noter que pour être éligibles au congé paternité ou maternité, les parents doivent être en emploi ou au chômage indemnisé au cours des 12 derniers mois au moment de la naissance de leur enfant. Ils ont alors droit à des indemnités, sous certaines conditions, note Franceinfo.
Malgré cette hausse globale de l’utilisation du congé paternité, des disparités persistent entre différents groupes de pères. Les pères salariés, les indépendants, les cadres et les chômeurs ont des taux d’utilisation différents du congé paternité, ce qui souligne des inégalités sociales et professionnelles persistantes. C’est le cas par exemple des pères au chômage indemnisé dont 13% seulement ont pris leur congé paternité en 2021 contre 73% chez les pères en emploi. Du côté des indépendants ou des professions libérales, le recours au congé paternité a également connu une hausse. En revanche, 91% des pères fonctionnaires ou salariés en CDI font valoir leur droit.
La réforme de juillet 2021 avait pour objectifs principaux de renforcer la présence des pères auprès de leurs enfants et de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes en rééquilibrant la répartition des tâches domestiques entre les deux conjoints. Cependant, les résultats de l’enquête montrent qu’il reste encore des progrès à réaliser dans ces domaines. Les parents interrogés dans l’étude ont signalé une répartition inégale du travail domestique entre les conjoints. Malgré une augmentation de l’engagement des pères pendant leur congé paternité, les mères continuent d’accomplir globalement davantage de tâches. Outre les tâches parentales et certaines tâches ménagères partagées, les femmes se voient souvent confier des tâches supplémentaires, avec une spécialisation basée sur le genre qui affecte la réalisation de ces tâches.
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