Le groupe français TotalEnergies est accusé d’avoir continué à exploiter un gisement en Russie et autorisé la fabrication du carburant utilisé par des avions russes engagés dans la guerre en Ukraine.
La plainte a été déposée auprès du procureur national antiterroriste par deux associations. Le groupe français TotalEnergies est accusé par l’association basée en France Darwin Climax Coalition et l’association ukrainienne Razom we stand d’avoir continué l’exploitation d’un gisement en Russie. Il aurait également permis de fabriquer du carburant utilisé par des avions russes mobilisés dans le conflit en Ukraine, rapporte Le Figaro. Selon les plaignants, "le carburant, indispensable aux opérations militaires aériennes, a donc indirectement servi à la Russie pour perpétrer les bombardements contre la population civile, qui ont conduit au décès d’au moins 5 587 personnes et en ont blessé 7 890". Par la poursuite de l’exploitation du gisement de Termokarstovoïe après l’invasion russe en Ukraine, TotalEnergies a "contribué à fournir au gouvernement russe les moyens nécessaires à la commission des crimes de guerre" dans ce pays, ont ajouté les plaignants.
Il est indiqué dans la plainte que TotalEnergies disposait jusqu’à septembre de 49% de la coentreprise Terneftegaz, qui exploite le gisement de Termokarstovoïe, dans le Grand Nord russe. Le groupe russe Novatek, dont TotalEnergies est par ailleurs actionnaire à hauteur de 19,4% détient par ailleurs les 51% restants. D’après un article du journal Le Monde paru le 24 août, le champ gazier de Termokarstovoïe a ravitaillé du condensat de gaz à une raffinerie proche d’Omsk en Sibérie, qui en a fait du carburant. Celui-ci a été ensuite expédié pour alimenter les avions russes engagés dans la guerre en Ukraine au moins jusqu’en juillet dernier. Les faits ont été basés sur plusieurs documents et une enquête de l’ONG Global Witness. Après la publication de l’article, le géant français de l’énergie a affirmé ne pas produire de kérosène pour l’armée russe.
Le groupe français n’a pas tardé à réagir en dénonçant des accusations "outrancières", "diffamatoires" et "infondées", mais aussi comme une insulte à l’intégrité de leurs équipes. "Être “complice de crimes de guerre” c’est fournir une aide directe à un État ou à une organisation criminelle auteur des crimes", a estimé TotalEnergies.
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