Invitée sur RTL, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa a annoncé que tous les indicateurs révèlent une hausse du nombre de cas de violences conjugales pendant le confinement.
Pour faire face aux violences conjugales pendant le confinement, plusieurs dispositifs ont été mis en place par les responsables. Au micro de RTL, Marlène Schiappa a souligné que les agresseurs sexuels ou les hommes qui profèrent des violences conjugales ont un fort sentiment d’impunité. "Pendant le confinement, nous avons créé arretonslesviolences.gouv.fr, mais nous avons aussi créé des antennes de signalement dans les pharmacies et dans les centres commerciaux", a-t-elle souligné.
Selon ses explications, 90 permanences d’associations ont été implantées dans les centres commerciaux et hypermarchés. Elles sont destinées à accueillir des victimes avant de les orienter discrètement lorsqu’elles vont faire leurs courses. "Ce dispositif sera, par ailleurs maintenu jusqu’à l’été", a-t-elle précisé.
Outre ces mesures, d’autres outils de prévention ont été mis en place. Le numéro 08 019 019 11 est disponible pour "les hommes qui ne sont pas des hommes violents, qui n’ont pas déjà frappé leur compagne ou leurs enfants, mais qui ont du mal à gérer leurs colères". Un logement gratuit leur est également proposé afin d’éviter le passage à l’acte. Depuis le début du confinement, plus de 200 appels ont été pris en charge.
Sur la chaîne, Marlène Schiappa a rapporté que la plateforme arretonslesviolences.gouv.fr a enregistré cinq fois plus de signalements de violences conjugales. Selon elle, une hausse de 36% des interventions des forces de l’ordre, a été enregistrée. Depuis le 1er avril, 2000 victimes ou témoins les ont, par ailleurs, alertées par SMS via le 114. "Tous les indicateurs révèlent une hausse des violences conjugales pendant les huit semaines de confinement", a assuré la secrétaire d’Etat. D’ailleurs, le 3919 Violences Femmes Info, a enregistré autant d’appels en une semaine qu’en un seul mois l’année dernière.
Au total, 3140 signalements supplémentaires pour violences conjugales ont été constatés, durant le confinement.
Concernant le déconfinement, entamé depuis le 11 mai, Marlène Schiappa a dit craindre un regain de violences sexuelles et de rue, dues à un phénomène de décompensation. Elle a ainsi annoncé qu’il sera toujours possible d’aller donner l’alerte dans les pharmacies, alors même que nous sommes déconfinés.
Sur tout un autre sujet sur les inégalités entre les hommes et les femmes, la secrétaire d’État a déploré "le retour de la femme au foyer" ainsi que de voir ressurgir "le modèle de la ménagère des années 50".
Durant cette interview, elle a souligné qu’une étude a montré qu’en Allemagne, les femmes en télétravail utilisaient leur temps disponible pour faire le ménage ou s’occuper des enfants. Pourtant, en France, seule les femmes qui ont préparé la totalité des repas et en majorité, elles se sont occupées aussi de la garde des enfants, pendant le confinement. "Une vraie inégalité", a-t-elle dénoncé.
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