Durant la période de confinement, instaurée pour lutter contre l’épidémie de coronavirus, le numéro d’écoute 3919 a reçu 45 000 appels. C’est ce que révèle un rapport commandé par le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, publié mercredi 29 juillet.
La Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences a remis, mercredi, un rapport sur le confinement et les violences conjugales au ministère chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes. Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la MIPROF, a indiqué que c’était une période "révélatrice" des violences.
D’après ce rapport, près de 45 000 appels ont été passés sur la ligne d’écoute à destination des femmes victimes de violences (3919) pendant le confinement (entre le 16 mars et le 10 mai). Un pic à plus de 29 000 appels a été relevé en avril. Ce serait trois fois plus que la moyenne des mois précédents.
A lire aussi > Confinement : violences conjugales en hausse, selon Marlène Schiappa
Pour que les victimes puissent faire un signalement sans être repérées par leur agresseur, les moyens de communications dits "silencieux" ont été mis en place. Durant le confinement, ils ont été très utilisés. Les tchats de la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles "Arrêtons les violences" ont été par exemple multipliés par 17 pour les faits de violences intrafamiliales. Pendant cette période, il y aurait également trois fois de SMS 114.
Des points d’accueil dédiés aux victimes de violences intrafamiliales ont été en outre crées dans les pharmacies. D’après le rapport, 8 signalements y ont été faits. Durant le confinement, 91 points d’accueil éphémères ont été également mis en place dans des centres commerciaux. Quelque 412 femmes, 52 hommes et 33 enfants ont pu profiter d’un accompagnement.
A lire aussi > Violences conjugales et confinement : plus de plaintes, mais moins de cas de féminicides
Du 16 mars au 11 mai, 2 900 faits de violences conjugales ont été enregistrés au niveau de la justice. Le ministère a relevé 13 affaires d’homicides au sein du couple, contre 21 entre le 1er janvier et le 15 mars 2020. Le rapport note une hausse de 42 % des interventions des forces de l’ordre à domicile pour tout type de différend familial par rapport au bilan de 2019.