Ce mercredi, le pouvoir exécutif doit trancher en fonction de l’efficacité du couvre-feu et de l’évolution des variants.
Alors que la pandémie de coronavirus continue son accélération, Emmanuel Macron s’adresse à la nation.
"Mes chers compatriotes, la crise sanitaire que nous traversons durent depuis plus d’un an, un an de peine, d’épreuves. Près de 100 000 familles auront été endeuillées. Un an où nous avons résisté et appris.
Je m’adresse avec humilité pour vous dire qu’on va tenir encore et faire le point sur l’épidémie. Si nous restons unis nous verrons le bout du tunnel."
"Après un confinement dur, nous avons opté depuis le début de l’année pour une réponse qui visait à réduire l’épidémie avec trois principes : la sécurité, vous protéger ; l’équilibre, prendre en compte les conséquences des restrictions (école, santé, éducation...) et la responsabilité, c’est-à-dire faire confiance. Préférer le civisme de chacun, se faire tester et s’isoler.
Le virus circule encore aujourd’hui fortement et là où nos voisins ont décidé de confiner, nous avons aussi, par ces choix collectifs, gagnés des jours précieux de liberté, d’apprentissage pour nos enfants, à des travailleurs de garder la tête hors de l’eau."
"Ces dernières semaines nous faisons face à une nouvelle donne, nous sommes entrés dans une course de vitesse, avec la vaccination et la propagation d’une nouvelle forme de virus, ce variant qui a fait apparaître une épidémie dans l’épidémie. Celle-ci est plus dangereuse, le virus est plus contagieux et plus meurtrier. Les services de réanimation doivent prendre en charge des personnes en bonne santé. 44 % des personnes en réanimation ont moins de 60 ans.
Depuis le 18 mars nous avons décidé des restrictions supplémentaires dans 19 départements. Oui cette stratégie a des effets mais nous sommes en train de subir cette accélération à cause du variant. Nous devons nous fixer un nouveau cap pour les mois à venir. Il ne faut pas céder à la panique, ni au déni."
"Pour continuer à protéger les malades et nos enfants, nous devons fournir chacun un effort supplémentaire. Un effort des soignants pour augmenter nos capacités en réanimation. Je veux d’ailleurs souligner le travail des soignants qui agissent main dans la main pour soigner les malades et pour transformer des salles d’opération en salle de réanimation, pour tous les moyens d’urgence. Faire en sorte que tous puissent avoir les soins dont ils ont besoin. Depuis un an ils sont sur le front sans relâche.
Pour augmenter le nombre de personne en réa, ils seront appuyés par des renforts supplémentaires. Le nombre de lit est passé à 7 000. Là on va passer à 10 000 et ouvrir de nouvelles capacités d’accueil dans les hôpitaux."
"Les règles en vigueur dans les 19 départements seront étendues à tout le territoire métropolitain et pour 4 semaines à partir de samedi soir. Plus aucune région métropolitaine n’est aujourd’hui épargnée. Chacun doit veiller non pas à s’enfermer mais à limiter au maximum les contacts, les rencontres. Partout, le circule vite et partout, les hospitalisations augmentent."
Les mesures de freinage ne s’appliquent donc à pas à la Réunion et aux Outre-mer.
"Le couvre-feu à 19h sera maintenu partout, le télétravail sera systématisé. Les commerces seront fermés en métropole, selon la liste déjà définie dans les 19 départements concernés. Les citoyens qui souhaitent changer de région pourront le faire ce week-end. Concernant les travailleurs frontaliers, nous ferons tout pour faciliter leurs déplacements."
"Les sanctions et contrôles seront renforcés sur la voie publique et pour encadrer la consommation d’alcool.
Mais nous faisons le choix de la confiance, de la responsabilité. L’attestation en journée ne sera obligatoire que pour les déplacements supérieurs à 10 km.
Je compte sur vous pour qu’en cette période pascale, nous évitions de nous rassembler. Il faut faire cet effort pour vous protéger et protéger les autres."
"S’agissant des écoles, nous devons être conscients de notre devoir vis-à-vis de notre jeunesse. Le virus circule dans les établissements scolaires mais pas plus qu’ailleurs, l’école n’est pas négociable. Oui il faut freiner le virus. Aussi nous allons fermer durant trois semaines, les crèches, écoles, collèges et lycées. Le calendrier scolaire sera adapté pour ne pas laisser nos enfants seuls sans apprendre.
La semaine prochaine les cours se feront à la maison. Les deux semaines suivantes, dès le 12 avril, la France sera placée en vacances de printemps. La rentrée aura lieu le 26 avril pour tous, à distance pour les collèges et lycées et en présentiel pour les plus jeunes. Le 3 mai les plus grands pourront retrouver leurs classes, avec des jauges adaptées.
Les étudiants pourront continuer à se rendre à l’université pour une journée de cours par semaine.
Les parents qui devront garder leurs enfants auront droit au chômage partiel. Pour les autres, entrepreneurs, artisans. Tous les dispositifs mis en place seront prolongés."
"Grâce à la vaccination la sortie de crise se dessine enfin. 8 500 000 personnes ont déjà reçu une dose et 3 000 000 ont reçu deux doses depuis le début de la campagne de vaccination.
Notre enjeu principal est d’accélérer la mobilisation.
Il faut vacciner tous ceux qui en ont le plus besoin et j’assume cette priorité. C’est ainsi que nous pourrons soulager plus rapidement l’hôpital. À partir de là nous mettons tous les moyens pour vacciner.
Pour les vaccins Pfizer et Moderna, il y a 1 700 centres de vaccination qui ont ouverts. Pour Astrazeneca et Johnson et Johnson, médecins, infirmier, pharmacien sont mobilisés. 250 000 professionnels, sapeurs-pompiers, vétérinaires sont également prêts à contribuer à cet effort."
"Dès le 16 avril, les personnes entre 60 et 70 ans se feront vacciner. À partir du 15 mai cela concernera les 50-60 ans et mi-juin pour tous les Français de moins de 50 ans.
Une stratégie spécifique sera mise en place pour les professions à risque comme les enseignants et force de l’ordre. À la fin de l’été, tous les Français qui le souhaitent seront vaccinés."
"Je reviendrais vers vous pour vous présenter un agenda de réouverture. Dès la mi-mai nous commencerons à rouvrir certains lieux de culture et des terrasses. À partir de cela nous mettrons en place un calendrier de réouverture progressive pour nos cafés, restaurants, pour l’évènementiel et les loisirs.
Nous avons tenu, appris et nous nous sommes à chaque fois améliorés. Aujourd’hui il nous faut nous mobiliser pour nos aînés et les plus fragiles, mais aussi nos enfants. Nous mobiliser car le succès de ce mois d’avril dépend de chacun d’entre nous. C’est ainsi que nous pourrons rebâtir ce chemin d’espoir. Nous tiendrons, unis et déterminés."