DURAND FLORENCE/SIPA
Les chiffres officiels ne sont pas encore sortis, mais le Planning familial craint une augmentation des demandes d’IVG hors délai à cause du confinement.
Les données du mois d’avril et mai pour le nombre des IVG ne sont pas encore disponibles, a fait savoir l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Mais d’ores et déjà, elle appréhende une baisse du nombre des IVG à cause du confinement qui a rendu difficile l’accès aux soins (blocs fermés, activités orientées sur d’autres priorités sanitaires).
En parallèle, il y a eu aussi les "réticences des femmes à consulter" (peur de se contaminer dans une structure de soins) ainsi que des "difficultés à se déplacer" (confinement, notamment des mineures)".
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De son côté, le Planning familial a révélé avoir reçu beaucoup d’appels concernant des demandes pour des interruptions volontaires de grossesse (IVG) durant le confinement, un nombre d’appels qui aurait connu une hausse de 58 %.
Dans la foulée, il faudra alors s’attendre à une augmentation de demandes d’IVG hors délai, soit au-delà de la 12e semaine de grossesse ou quatorze semaines après le début des dernières règles. Le Planning familial, qui prodigue des conseils aux femmes au numéro vert "sexualités, contraception, IVG" (0800 08 11 11), aurait enregistré une hausse de "150 % des appels pour des demandes d’IVG hors délai dans les quinze jours qui ont suivi le déconfinement".
Sarah Durocher, la co-présidente du Planning familial, citée par BFMTV, a indiqué que : "Le problème, c’est qu’il y a eu une baisse des IVG pendant le confinement".
Face à cette situation, les associations et les professionnels de santé se sont mobilisés et ont "obtenu une augmentation du délai pour pratiquer une IVG mais la loi n’est pas appliquée partout de la même manière", a fait remarquer cette responsable. Certains médecins et certains centres refusent toujours", a-t-elle aussi ajouté.
En 2018, environ 209 000 femmes ont eu recours à une IVG en France. Tous les ans, près de 4 000 à 5 000 Françaises se rendent à l’étranger pour pratiquer un avortement, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, où le délai légal est de vingt-quatre semaines de grossesse.
Une IVG à l’étranger coûte entre 700 et 3 000 euros pour les frais de déplacement et les soins, mais beaucoup de femmes n’ont pas le moyen de financer cette intervention. "Ce qui signifie qu’elles vont subir une grossesse non désirée ou tout faire et risquer leur santé pour la stopper à tout prix", a commenté Sarah Durocher.
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