Vincent Bolloré, Bernard Arnault et d’autres grands industriels de la presse sont convoqués au Sénat face à leur mainmise sur la plupart des médias en France.
Le journal 20 Minutes relate que le Sénat doit rendre en mars un rapport sur les conséquences économiques et démocratiques de la concentration dans les médias français. Pour ce faire, plusieurs grands industriels sont convoqués au Sénat à partir de cette semaine face à leur mainmise sur la majorité des médias en France qui suscite des inquiétudes.
"Jamais dans l’histoire de l’Hexagone une poignée de milliardaires n’a eu une emprise aussi forte sur les chaînes de télévision, radio, journaux et magazines et, ce en pleine campagne présidentielle", a précisé Alexis Lévrier. Ce dernier est un historien des médias et maître de conférences à l’université de Reims à la presse française.
Vincent Bolloré sera auditionné mercredi 19 janvier. Il est le premier actionnaire de Canal+, de deux grands groupes d’édition (Editis, Hachette), de nombreux journaux (magazines de Prisma Media, JDD, Paris Match) et de la radio Europe 1. Le journal rappelle qu’Eric Zemmour, polémiste d’extrême droite a pris son envol pour devenir candidat à la présidentielle sur sa chaîne d’information CNews.
Quant à Bernard Arnault, PDG de LVMH à la tête des quotidiens Les Echos, Le Parisien et de Radio Classique, son audition se déroulera jeudi. Patrick Drahi, patron du groupe de télécoms Altice (BFMTV, RMC) est convoqué pour le 2 février et Martin Bouygues (dont le groupe de télévisions TF1 projette de fusionner avec M6), le 9 février.
Plus de 250 journalistes et professionnels de la presse ont appelé, dans une tribune du journal Le Monde, les candidats à la présidentielle à prendre des engagements pour s’opposer au "fléau" de l’hyperconcentration dans les médias. Ils ont réclamé une réforme en profondeur de la loi de 1986, assortie de la création d’un "statut juridique spécifique" pour les rédactions et d’un "délit de trafic d’influence en matière de presse". L’objectif est de limiter tout "interventionnisme" des actionnaires et garantir la participation active des rédactions à la gouvernance de leurs médias.