La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé des mesures pour une politique publique de sécurité routière qui garantisse la sécurité de chacun et n’oppose pas les usagers entre eux.
En 2022, que 3 267 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route et plus de 16 000 ont été grièvement blessées. A l’issue d’un CISR (Comité interministériel de la sécurité routière), Elisabeth Borne a annoncé des mesures pour "une politique publique de sécurité routière qui garantisse la sécurité de chacun et n’oppose pas les usagers entre eux". Selon TF1, le gouvernement souhaite réduire le nombre d’accidents, sanctionner plus durement les comportements dangereux et mieux accompagner les victimes.
Ce plan pour la sécurité routière prévoit de rendre automatique la suspension du permis de conduire pour les personnes conduisant sous l’emprise de stupéfiants ou de l’alcool.
Selon Gérald Darmanin, "aujourd’hui le préfet peut suspendre, demain il devra". Le ministre de l’Intérieur a précisé que cette suspension irait de 6 mois à 1 an et que le véhicule sera immobilisé et confisqué par l’Etat. Ce dernier pourra le revendre ou le garder pour son propre usage. Une autre sanction sera appliquée : le retrait de 8 points contre 6 actuellement, et le conducteur devra obligatoirement suivre un stage de conduite.
Selon le gouvernement, à partir du 1er janvier 2024, il n’y aurait plus de retrait de points en cas d’excès de vitesse inférieur à 5 km/h. En revanche, la pénalisation par des amendes sera toujours maintenue. Les infractions de grande vitesse (supérieures à 50 km/h) deviendront des délits.
Il souhaite ainsi les éradiquer face à une recrudescence constatée ces dernières années : 41 000 excès de grande vitesse ont été comptabilisés en 2019, 72 000 en 2022.
Dans ce plan, l’exécutif va instaurer une dématérialisation du permis de conduire. Gérald Darmanin a indiqué qu’il y aura toujours un permis physique. Mais parallèlement un "permis dématérialisé pour pouvoir le présenter aux forces de l’ordre et constater le nombre de points qu’il reste sur ce dernier".
Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a annoncé la création d’un délit de dénonciation frauduleuse du conducteur auteur d’une infraction. "Chacun doit assumer sa responsabilité", a dit le garde des Sceaux.
Tout conducteur sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant qui tue une personne sur la route sera poursuivi pour délit d’homicide routier. Cette mesure est l’une des demandes récurrentes des familles des victimes. Par ailleurs, le gouvernement souhaite mettre en place un meilleur accompagnement des proches dans chaque département.
Pour prendre en compte les spécificités de chaque territoire, une campagne de prévention dédiée aux deux-roues motorisés sera aussi lancée en Outre-mer, selon Elisabeth Borne. A noter que le nombre d’accidents liés à ces engins est beaucoup plus important qu’en Métropole.
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