En raison de la crise sanitaire liée au coronavirus, les conditions actuelles d’indemnisation du chômage partiel sont prolongées en mars, selon Elisabeth Borne.
Invitée sur BFM Business, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, a annoncé le matin de ce mardi 16 février, le maintien des mesures du chômage partiel qui devaient s’arrêter fin février. "On va prolonger au mois de mars les taux actuels d’activité partielle", a-t-elle annoncé, rapporte le journal Le Parisien.
Selon ses dires, il n’y aura aucun reste à charge pour les secteurs qui sont frappés par la crise et on maintiendra le taux de 15 % pour les autres. Ce dispositif a été maintenu pour répondre à l’incertitude sur la situation sanitaire due au coronavirus.
Le quotidien rappelle que le chômage partiel a déjà coûté près de 30 milliards d’euros au gouvernement. Actuellement, le salarié est indemnisé à hauteur de 70% de son salaire brut (84% nets) avec un reste en charge de 15 % pour les entreprises.
Le mois prochain, cette proportion devait passer à 40%, ainsi l’indemnisation de l’employé va baisser de 60 % (72 % du salaire net). En revanche, les secteurs les plus touchés par la crise : tourisme, culture, sport et loisirs, hôtellerie-restauration, transport… et les activités en dépendant, continueront eux à bénéficier d’une prise en charge à 100 %.
Selon Elisabeth Borne, le chômage partiel a protégé 9 millions de salariés au printemps et 3 millions au mois de novembre. La ministre a voulu les inviter à signer des accords d’activité partielle longue durée ou APLD. L’objectif est de profiter de cette période d’activité partielle de longue durée sur le front de la formation continue des actifs. Ces accords permettent de former les personnels de l’entreprise à la transition écologique et à la transition numérique.
"Pendant le temps où les salariés ne travaillent pas, ils peuvent se former", a résumé la ministre du Travail. D’après elle, les entreprises ont d’abord protégé les emplois, mais il faut qu’elles se saisissent aussi de l’autre volet qui est de former les salariés, … pour être plus fortes à la sortie de la crise économique due à la crise sanitaire.
Le quotidien note que plus de 7 000 entreprises ont pris un accord APLD, soit 530 000 salariés. Le dispositif permet à l’employeur, pendant une période pouvant durer 24 mois, de réduire le temps de travail de ses salariés. Pendant les heures chômées, rétribuées par l’Etat, les salariés apprennent ou approfondissent de nouvelles compétences.
Outre cette mesure, Elisabeth Borne a également rappelé l’autre dispositif (jusqu’à 18 mois) permettant de former des salariés dont l’emploi est menacé "pour rebondir dans d’autres secteurs".
"L’Etat prend en charge jusqu’à 100 % de la formation et de la rémunération des salariés", a réitéré la ministre. Elle a aussi révélé ses prochaines visites dans des entreprises qui permettent à "des femmes caissières ou employées de nettoyage de se former sur des métiers d’aide-soignante".
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