Après environ un mois de fouille, les paléontologues du site d’Angeac-Charente ont pu extraire un fémur géant de dinosaure.
Sur le site d’Angeac-Charente, un jeune doctorant, Maxime Lasseron, qui fait partie des paléontologues, a eu une agréable surprise mi-juillet. Il a commencé à gratter un "bout d’os". "Avec les autres, on se demandait quand on en verrait la fin. On se disait : ’Oh il y en a encore ! C’est quoi comme os ? Pourvu qu’il soit entier !", a-t-il raconté.
Après presque un mois de fouille, l’équipe de paléontologues a pu extraire le fémur géant d’un dinosaure. Ce second fémur, découvert sur le site, pèse 400 kilos et mesure 2 mètres de long. Vendredi 2 août, les spécialistes sont alors tombés sur un os de plus de 140 millions d’années pour sa dixième campagne de fouilles.
"Un beau cadeau d’anniversaire", a annoncé le conservateur du musée d’Angoulême et coordinateur des opérations, Jean-François Tournepiche en précisant que cette découverte intervient 9 ans après celle de 2010. À cette époque-là, un autre fémur de sauropode, dinosaure géant, herbivore et quadrupède avait fait naître la réputation du site d’Angeac-Charente.
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Situé entre Cognac et Angoulême, ce site de 750 m2 a permis l’extraction d’environ 7.000 pièces et 70.000 fragments. "C’est blindé d’os", se régale Ronan Allain, paléontologue au Muséum d’histoire naturelle de Paris et rare spécialiste français des dinosaures. Il a aussi précisé que grâce aux travails d’une quarantaine de personnes, bénévoles, étudiants et professionnels, tout un écosystème apparaît. Jusqu’ici, 45 espèces de vertébrés, dont plusieurs dinosaures, ont déjà été révélées.
Jean-François Tournepiche a expliqué qu’il y a 140 millions d’années, l’endroit était un environnement très humide, subtropical, "un peu comme les bayous du sud des États-Unis".
"Il y avait un cours d’eau et des grands conifères", a continué Ronan Allain en ajoutant que des crocodiles, tortues et poissons vivaient dans ce marécage. "Et sur la terre ferme, des dinosaures petits et grands. C’était un site vivant".
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Selon ses dires, ce second fémur "est vraiment unique, à cause de sa qualité de préservation et sa fossilisation parfaite. Il sera plus pertinent au niveau scientifique que celui de 2010)". Après la comparaison des deux fémurs, il serait possible de savoir s’il s’agit du même animal ou de la même espèce de sauropode, a-t-il renchéri. En outre, on pourrait aussi connaître s’ils étaient contemporains, s’ils vivaient ensemble, et plein d’autres choses...
Pour découvrir toutes ces informations, les paléontologues auront encore beaucoup à faire. Mais ils auraient probablement le temps nécessaire, car la durée de vie du site charentais vient d’être prolongée. En effet, les carrières Audouin, propriétaires des lieux, ont offert aux paléontologues 4.000 m2 de plus à fouiller. "On est occupés pour 30 ans !", s’enthousiasme Jean-François Tournepiche.
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