D’après une étude, les bébés issus de mères bilingues montrent des signes de sensibilité linguistique précoce.
Dans le monde de la recherche linguistique, les découvertes ne cessent de surprendre. Des études antérieures avaient déjà mis en lumière les différences dans l’activité cérébrale des bébés de 4 mois vivant dans des foyers bilingues. Comment l’exposition prénatale à plus d’une langue impacte-t-elle les réactions cérébrales des nourrissons ? Cette question restait cependant sans réponse.
Une recherche menée par Sonia Arenillas Alcón de l’Université de Barcelone et son équipe s’est penchée sur cette question, rapporte le magazine Slate. Ils ont étudié 131 bébés de 1 à 3 jours, dont les mères parlaient soit uniquement l’espagnol, soit l’espagnol et le catalan. En exposant les nouveau-nés à une série de sons pendant une brève période, les chercheurs ont enregistré leurs ondes cérébrales. Ils ont constaté une sensibilité accrue aux fréquences vocales chez les bébés nés de mères bilingues.
Les chercheurs ont expliqué dans leur article, publié dans la revue BioRxiv, que "le discours bilingue contient des signaux sonores plus complexes que le discours monolingue". C’est la raison pour laquelle "les bébés nés de mères parlant plus d’une langue sont plus sensibles aux fréquences vocales". Les différences observées dans les schémas d’ondes cérébrales sont attribuées à l’exposition prénatale aux langues.
Cette recherche suggère que les expériences prénatales jouent un rôle important dans le développement du langage chez les bébés. Elle relève, par ailleurs, les défis auxquels sont confrontés les bébés prématurés, qui passent moins de temps dans l’utérus pour développer leur sensibilité linguistique.