Selon les chiffres relayés par l’équipe de "Cash Investigation", près de 15 000 malades atteint d’un cancer ont subi une opération par un établissement qui n’était pas autorisé en 2018.
Aucune région française n’est épargnée. Au total, 812 hôpitaux publics et de cliniques privées ont opéré des cancers, en 2018, sans y être autorisés par les services de l’Etat. Ce qui correspond à près de 15 000 malades opérés. Tel est le chiffre communiqué par l’équipe de "Cash Investigation" après plus d’un an d’enquête. Dans les détails, 325 établissements ont opéré sans autorisation pour le cancer du sein contre 160 pour le cancer de la prostate, rapporte Franceinfo. Selon un rapport publié par l’Assurance maladie en 2018 (rapport "charges et produits"), les opérations réalisées par des équipes médicales pratiquant sans autorisation ont causé une plus forte surmortalité.
Pour obtenir ces chiffres, l’équipe de "Cash Investigation" a eu accès aux très confidentielles bases de données de santé française. Des millions de lignes de ces bases de données ont été alors analysées et ont permis de déterminer de manière précise l’activité de chaque établissement de santé français. Les informations étaient ensuite croisées avec le registre public des autorisations, disponible sur la plate-forme publique Etalab. Instaurées en 2009, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, les autorisations sont délivrées par les Agences régionales de santé (ARS) sur la base de critères qualitatifs et quantitatifs. Avant de procéder à une opération d’un malade du cancer, les établissements de santé doivent organiser des réunions de concertation entre médecins de différentes spécialités et surtout assurer une activité minimum.
Les services de l’Etat sont en connaissance de ces établissements problématiques, mais aucune sanction n’a encore été appliquée.
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