L’Union des fabricants estime qu’il est temps d’alerter les fumeurs sur l’ampleur de la contrefaçon de cigarettes avec une campagne d’affichage nationale.
Il est difficile de mesurer précisément l’ampleur du tabac contrefait en France. Cependant, l’Union des fabricants (Unifab), qui œuvre pour la défense et la promotion de la propriété intellectuelle, estime qu’il est crucial de sensibiliser les fumeurs à ce problème. C’est dans ce cadre qu’une campagne nationale d’affichage a été lancée mardi, rapporte 20 Minutes. Prévue pour durer un mois, elle vise principalement les lieux où les trafiquants écoulent les cigarettes : les réseaux sociaux, les épiceries ouvertes tard le soir, ainsi que les vendeurs à la sauvette.
Depuis 2021, au moins six usines de production de tabac contrefait ont été démantelées en France. En 2023, 17 % du tabac saisi par les douanes provenait de ces contrefaçons, rapporte Delphine Sarfati-Sobreira, directrice de l’Unifab. D’après des études et des chiffres de Bercy, 33 % des cigarettes contrefaites sont écoulées dans des épiceries de nuit, 17 % dans la rue, et 13 % via les réseaux sociaux. Par ailleurs, 70 % des fumeurs pensent acheter du tabac étranger, alors qu’il s’agit souvent de produits contrefaits. « L’idée c’est d’alerter le consommateur sur ce qu’il achète et où il l’achète », a expliqué Delphine Sarfati-Sobreira lors d’un point presse.
Le député Christophe Blanchet, également présent, a révélé avoir fait analyser des cigarettes contrefaites dans le cadre d’un rapport parlementaire. Les analyses ont mis en lumière des substances dangereuses telles que de l’urine, du mercure ou encore du ciment. « Beaucoup de réseaux criminels se dirigent vers les tabacs contrefaits, car c’est moins sanctionné que d’autres trafics », a-t-il expliqué. Outre les risques pour la santé, ce commerce illégal représente également une menace pour la sécurité publique et constitue une perte financière pour l’État.
Lire toute l’actualité sur la société en France