Une enquête de l’INSEE sur le budget des familles réunionnaises en 2017 révèle que près d’un tiers des dépenses de consommation des ménages résultent d’un contrat ou d’un abonnement.
En 2017, 29 % des dépenses de consommation des ménages sont dites pré-engagées à La Réunion. Ce sont des dépenses engagées par un contrat ou un abonnement, telles que le loyer, l’électricité, l’eau, les assurances et services financiers, télécommunications, ou encore la cantine. Si le pouvoir d’achat des ménages a augmenté entre 2006 et 2017, le poids de ces dépenses est resté le même. Elles s’élèvent en moyenne à 340 euros par mois et par unité de consommation (UC) à La Réunion en 2017. Pour un couple avec deux jeunes enfants, elles représentent en moyenne 710 euros par mois, soit 26 % de son budget.
Les aides au logement ont permis de faire baisser le coût des loyers, mais les charges de logement (électricité, eau) et les montants dépensés en assurances et en services de télécommunication ont augmenté depuis 2006.
37 % de la consommation des ménages les plus pauvres est pré-engagée, soit 2 points de plus qu’en 2006.
Près de la moitié d’entre eux estiment avoir des difficultés à boucler les fins de mois, un ressenti qui s’est aggravé depuis 2011. Ces dépenses pré-engagées pèsent aussi beaucoup pour les ménages dits médians, à hauteur de 34 % de leurs dépenses de consommation, avec des dépenses d’assurance deux fois plus élevées que celles des ménages pauvres.
Leurs autres dépenses de consommation (transports, habillement, équipement de la maison, services à la personne, loisirs et culture) est nettement plus faible pour les ménages pauvres (9 euros par jour par unité de consommation) que pour les ménages médians (14 euros) et ceux aux revenus supérieurs (37 euros).
Les loyers (nets des aides au logement) et charges liées au logement (électricité, eau…) représentent 170 euros en moyenne par mois et par UC, soit 360 euros par mois pour un couple avec deux enfants.
Pour les ménages locataires, ces dépenses sont bien plus élevées que pour les propriétaires de leur résidence principale et représentent 40 % de leur consommation.
Les ménages doivent aussi faire face à d’autres dépenses auxquelles ils ne peuvent se soustraire à court terme : prêts immobiliers, crédits à la consommation, taxe foncière, pensions alimentaires, etc. À La Réunion, les ménages consacrent 220 euros en moyenne et par UC à ces dépenses contraintes. Les crédits immobiliers et les crédits à la consommation concernent surtout les ménages aux revenus supérieurs. Les dépenses contraintes de ces ménages sont 3,5 fois plus élevées que pour les ménages médians (120 euros) et 7,5 fois plus que pour les ménages pauvres (60 euros). Les ménages réunionnais pauvres sont deux fois moins endettés que ceux de province. En revanche, les ménages médians et aux revenus supérieurs le sont davantage car ils contractent plus fréquemment des crédits à la consommation.