La compagnie aérienne Ryanair menace de ne plus desservir 10 aéroports français dès le 1er janvier si le gouvernement de Michel Barnier va alourdir les taxes sur le secteur aérien.
Dans un geste de protestation contre le budget 2025, la compagnie aérienne Ryanair a averti qu’elle pourrait cesser de desservir dix aéroports régionaux français dès le 1ᵉʳ janvier 2025. Cette menace résulte de son opposition au triplement prévu de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) et à l’augmentation des taxes sur les jets privés. Ryanair, qui opère actuellement dans 22 aéroports français, n’a pas encore révélé les plateformes régionales potentiellement concernées. Cependant, Jason McGuinness, directeur commercial de la compagnie, a annoncé une possible réduction de 50 % de sa capacité en France si les mesures fiscales sont adoptées.
La compagnie Ryanair, connue pour ses tarifs compétitifs, estime que ces augmentations fiscales rendent de nombreuses liaisons "non viables", en particulier dans les régions dépendant de coûts d’accès réduits. "L’impact sera le plus préjudiciable pour la France régionale", a affirmé Jason McGuinness sur les propos relayés par 20 Minutes. Ce n’est pas la première fois que Ryanair adopte une position ferme face à une hausse des taxes. En novembre, son PDG Michael O’Leary avait déjà annoncé une baisse des capacités en France et en Allemagne, citant des politiques fiscales similaires.
Le gouvernement de Michel Barnier, confronté à un déficit budgétaire plus important que prévu, a inclus dans son projet une taxation accrue du secteur aérien. Cette mesure, qui devrait rapporter un milliard d’euros en 2025, vise à financer des engagements écologiques et sociaux. Selon la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), ces hausses pourraient entraîner une diminution du trafic aérien de 2 % en moyenne sur le territoire français en 2025. Les aéroports régionaux, qui accueillent principalement des compagnies low-cost comme Ryanair, seraient les plus touchés.
Ryanair prévoit de transporter 5,7 millions de passagers en France en 2024, soit une augmentation de 19 % par rapport à l’année précédente. Une réduction drastique de ses opérations pourrait perturber des millions de voyageurs, en particulier dans les régions où elle est un acteur clé du transport aérien.
> A lire aussi : Transport aérien : la Région Réunion inquiète face à la hausse de la taxe sur les billets d’avion