La décision du Tribunal judiciaire de Paris sur la demande de blocage des cinq sites pornographiques les plus consultés en Métropole est attendue ce vendredi 7 juillet. Dans ce contexte, l’Ifop a mené une enquête auprès d’un échantillon national représentatif de 2006 Français.
La question du renforcement des conditions d’accès aux sites pornographiques pour réduire l’exposition des mineurs a été l’objet du sondage réalisé par l’institut Ifop. Selon les résultats de l’enquête, 74% des Français interrogés, hommes et femmes confondus, se disent favorables à de telles mesures. Pendant ce temps, le tribunal judiciaire de Paris doit se prononcer ce 7 juillet sur la demande de blocage des cinq sites pornographiques les plus consultés en France, à savoir Pornhub, Tukif, XHamster, Xvideos et Xnxx. Parmi les personnes qui visitent régulièrement des sites pornographiques, 63% sont favorables à des mesures restrictives pour limiter l’accès, note TF1. Cette proportion augmente chez les femmes (79%) et les personnes de plus de 50 ans (80%). En revanche, les jeunes de 18 à 24 ans se montrent plus réservés (55%).
Les résultats du sondage révèlent également plusieurs préoccupations parmi les répondants. Bien que le blocage des sites pornographiques aux mineurs bénéficie d’un soutien clair, l’efficacité des mesures mises en place est loin d’être considérée comme évidente. En effet, 81% des personnes enquêtées "estiment que le système sera largement contourné par les mineurs, si toutefois il s’avère techniquement possible, ce dont doutent 62%" des répondants, résume l’Ifop. Dans la foulée, 79% des Français craignent que ces blocages, une fois mis en place, ne dirigent les jeunes vers des sites non réglementés proposant des contenus encore plus choquants. Ainsi, ils redoutent "l’application d’une fausse bonne idée".
De son côté, l’Arcom avait déjà souligné il y a quelques semaines l’ampleur de la pornographie chez les jeunes, en déclarant que "nous sommes vraiment confrontés à une consultation de masse". Face à l’urgence de la situation, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, chargée de protéger les mineurs face à ces images, avait commandé une étude à Médiamétrie pour illustrer ce phénomène. Les résultats étaient frappants, car "environ un tiers des jeunes de cette tranche d’âge consultent au moins un site pornographique chaque mois". Plus précisément, cela représenterait 2,3 millions de mineurs, soit 30%, exposés à des images pornographiques pendant plus de 50 minutes en moyenne chaque mois contre 37% chez les adultes.
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