Après le rapport alarmant des experts de l’ONU sur la biodiversité, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures. Mais ces dernières étaient pour l’essentiel déjà connues, selon les ONG.
Le président de la République estime que la biodiversité est aussi importante que le changement climatique, pourtant l’environnement a été l’un des grands oubliés des annonces du grand débat, déplorent les ONG. À la suite du rapport de l’ONU constatant qu’un million d’espèces animales et végétales risquent de disparaître à brève échéance de la planète, Emmanuel Macron a annoncé une série d’actions en faveur de la biodiversité.
Un geste que Vincent Abel de France Nature Environnement (FNE) juge "culturellement … important".
Une des orientations annoncées par le chef de l’État concerne la lutte contre le gaspillage alimentaire, surtout au niveau des écoles, des restaurateurs et des distributeurs. En début 2016, une loi obligeant les supermarchés à donner leurs invendus alimentaires aux associations qui les réclament, a été appliquée. L’exécutif veut élargir ce dispositif à la restauration collective.
Arnaud Goffier de WWF estime qu’il s’agit d’une mesure importante, sachant qu’en France, les gens gaspillent 30 % de la nourriture. Mais les mesures concernant les particuliers sont aujourd’hui très attendues.
Emmanuel Macron a également réaffirmé que la France compte mettre fin à l’ usage du glyphosate d’ici à trois ans. Pour les phytosanitaires, il souhaite réduire son utilisation de 50% dans le pays d’ici 2025.
Faisant partie des plans "Ecophyto" engagés depuis 2008, ces objectifs sont cependant jusqu’à présent des échecs. Ce qui a poussé l’exécutif a lancé l’ "Ecophyto2 +", note le quotidien 20Minutes. Vincent Abel a souligné : "On demande des objectifs plus concrets et phasés".
Le locataire de l’Élysée voudrait par ailleurs accroître la lutte contre la réduction des terres agricoles au profit de la construction. C’est une mesure qui fait déjà partie du plan biodiversité 2018, mais sans échéance.
Sandrine Bélier, directrice de l’ONG Humanité et Biodiversité, n’a pas hésité à exprimer sa déception. "Quand est-ce qu’on arrête les études pour prendre des mesures ?", s’est-elle demandé, évoquant les données et des outils à disposition pour lutter contre l’artificialisation.
Le projet Montagne d’or
D’après le chef de l’État, le projet d’extraction d’or en Guyane n’est "en l’état, pas compatible" avec des ambitions écologiques. Il a affirmé qu’il devrait y avoir une évaluation sur le sujet, avant la prise d’une décision en accord avec le territoire.
Pierre Cannet s’est en revanche félicité d’une avancée sur le projet, et demande aujourd’hui la proposition d’une alternative de développement pour cette région d’outre-mer.