Quinze enfants sont venus au monde avec un seul bras, un seul avant-bras ou une seule main dans l’Ain, le Morbihan et la Loire-Atlantique. L’enquête continue pour identifier les causes de ces malformations.
Chaque année, près de 150 bébés naissent avec une agénésie transverse des membres supérieurs. C’est une malformation très rare, qui a pourtant touché une quinzaine de nourrissons sur des périmètres très restreints de l’Ain, du Morbihan et de la Loire-Atlantique depuis 2008, sans que l’on sache les causes. D’après l’épidémiologiste Emmanuelle Amar, qui a tiré la sonnette d’alarme sur l’affaire des "enfants nés sans bras", estime que la probabilité qu’une telle concentration de cas soit un hasard est très faible. Pour le corps médical, ce phénomène reste un mystère.
Vers la moitié du mois d’avril 2019, l’affaire a fait l’objet d’une tentative d’explication autour de l’hypothèse d’une pollution de l’eau, rapporte La Tribune. Emmanuelle Amar estime que l’eau potable que la femme aurait bue durant sa grossesse a pu être contaminée. Ce qui aurait perturbé le développement du fœtus. Le magazine "Envoyé spécial", qui a suivi des enquêteurs sur l’affaire, a diffusé jeudi 25 avril son investigation. Une partie de l’équipe se serait focalisée sur la piste des pesticides et une autre sur celle des réseaux d’eau potable.
Depuis qu’il est au courant des cas d’enfants nés sans bras, Géraud Bournet, ingénieur en sciences de l’eau, qui étudie les différentes pollutions dans les rivières et les nappes phréatiques, mène l’enquête. Il a commencé par la recherche les polluants connus pour leurs effets tératogènes dans une base de données spécialisée et travaille aujourd’hui sur le périmètre de l’Ain. Il a enregistré une vingtaine de puits d’approvisionnement pour ses communes. La question se pose à présent si ces différentes ressources en eau ont été "contaminées par un ou plusieurs polluants similaires". Les recherches pourraient durer longtemps, rapporte Franceinfo, car il va falloir analyser toutes les ressources d’eau de la région.