Un important dispositif policier a été mobilisé lors du déplacement du Premier ministre à Beauvais ce lundi, entrainant ainsi la colère des manifestants et commerçants du quartier.
Lundi 4 février, Edouard Philippe était en déplacement à Beauvais, dans l’Oise. Deux heures avant son arrivée, un grand nombre d’éléments de la police a été déployé pour encadrer le centre-ville. Ce qui a entrainé des commerces vides, des manifestants tenus à distance, en un mot, Beauvais a eu des airs de ville fantôme, selon Le Parisien.
Rassemblés place des Halles ce matin, près de 150 individus, Gilets Jaunes ou membres de la CGT ont ainsi très vite saisi la difficulté d’approcher le Premier ministre et de se faire entendre par lui. David, un Gilet Jaune s’est demandé de quoi a-t-il peur ? L’homme regrette qu’« il n’y a que des CRS qu’on peut voir ».
Pascal, un autre manifestant a admis que les policiers ne font que leur travail. Mais « c’est quand même fou de ne plus avoir le droit de se faire entendre », a-t-il déploré, estimant que le gouvernement tremble. La preuve, pour se déplacer, il a besoin d’avoir 200 membres des forces de l’ordre avec lui, a-t-il ajouté.
« C’est beaucoup de moyens pour des gens qui veulent juste dire au Premier ministre qu’il doit penser aux plus faibles », a regretté Sylvain, militant CGT. Visiblement, Edouard Philippe a montré qu’on dérange, a-t-il poursuivi.
En centre-ville, la place Jeanne-Hachette est vide et nette. Une situation qui ne réjouit pas les commerçants. En effet, située à l’intérieur du périmètre interdit, la boutique Burton a été vide. « Une matinée morte », a constaté Julie, la responsable, qui a confirmé recevoir un peu de monde le lundi matin.
Les brasseries Victor et Lutetia ont connu le même souci. « Je comprends les impératifs de sécurité », a-t-il ajouté. Mais les ministres qui se déplacent devraient aussi penser aux gens qui travaillent. « On n’a pratiquement pas un client », a ajouté Antoine, le gérant.