Malgré la baisse du taux d’absentéisme des salariés en France en 2023, la tendance globale depuis plusieurs années reste à la hausse.
Après une période prolongée de hausse, le taux d’absentéisme dans les entreprises françaises a reculé en 2023, atteignant 4,8 % contre 5,4 % l’année précédente. Tel est le résultat d’une étude du cabinet WTW publiée jeudi. Ce recul marque une première depuis 2016, mais la tendance globale reste préoccupante. Noémie Marciano, directrice des assurances de personnes et des avantages sociaux chez WTW, appelle à la prudence face à cette baisse. Elle a rappelé qu’elle s’inscrit dans le contexte d’une année 2022 marquée par un absentéisme exceptionnellement élevé. La hausse de l’absentéisme ces dernières années est attribuée au vieillissement de la population active et aux changements de mode de vie depuis la pandémie de Covid-19. Le taux actuel, bien qu’inférieur à celui de 2020, reste supérieur à celui de 2019, dernière année avant la crise sanitaire, rapporte Le Figaro.
L’étude s’appuie sur les données de 2 196 entreprises du secteur privé représentant 420 280 salariés. Le rapport révèle également une diminution du nombre de salariés ayant eu recours à des arrêts de travail ainsi que du nombre moyen d’arrêts par salarié. Cependant, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté, passant à 23 jours contre 20 jours en 2022, une hausse qui concerne tous les groupes d’âge. Noémie Marciano souligne que cette tendance est liée aux problèmes croissants de santé mentale. L’étude met également en lumière des disparités selon les catégories socioprofessionnelles. Les ouvriers et employés enregistrent plus d’absences que les professions intermédiaires et les cadres, un phénomène que WTW explique en partie par la pénibilité de certains métiers. De plus, les femmes affichent en moyenne plus de jours d’absence que les hommes, ce qui s’explique par leur surreprésentation dans certains secteurs où les conditions de travail sont particulièrement difficiles à améliorer.