La journaliste Audrey Pulvar a réagi aux propos racistes de Jean-Paul Guerlain, prononcés la semaine dernière sur France 2. Il avait déclaré : "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin...
Dans une lettre ouverte, publiée sur son blog, sur le site de France Inter, intitulée "Nègre je suis, nègre je resterai", la journaliste dénonce "le crachat, que ce très distingué Monsieur Guerlain a jeté à la figure non pas seulement de tous les Noirs d’aujourd’hui, mais surtout, cher Monsieur Guerlain, sur la dépouille des millions de morts, à fond
de cale, à fonds d’océan, déportés de leur terre natale vers le nouveau monde".
Audrey Pulvar en profite également pour fustiger le manque de réaction des médias, et des politiques :
"13 mots, qui lui valent quoi au juste ? On a bien cherché, on a bien attendu pendant tout le week-end, dans la bouche de tous ces responsables politiques, un début de condamnation, d’émoi, d’indignation. Seule Christine Lagarde a réagi. Pour les autres, on attend encore".
En France, on peut donc prononcer des paroles racistes à une heure de grande écoute, sur un média national sans qu’aucune grande voix, politique, intellectuelle ou artistique ne s’en émeuve.
Oh, les associations font leur job, qui menacent de porter plainte. Mais qui parle de racaille ? De scandale ? De honte ? D’obscénité ? De crachat ?
"Vous dont l’un des parfums suffisait, à lui seul, à rassurer l’enfant que j’étais quand sa mère s’absentait (...) et dont je ne pourrai plus, jamais, porter la moindre fragrance,
moi négresse, je vous relis, je vous dédie ces quelques lignes, signées Aimé Césaire"
a déclaré la journaliste avant de lire le poème "Mots".
Et Audrey Pulvar de reprendre à son compte les propos d’Aimé Césaire qui, à l’insulte, répondit aussi un jour : « Eh bien le nègre, il t’emmerde ! ».