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Alexandra Damien, âgée de 32 ans, s’est faite passer pour une victime des attentats du 13 novembre 2015. Elle est renvoyée devant le tribunal correctionnel de Paris mardi pour "faux témoignage" et "escroquerie".
La justice doit juger pour la troisième fois une fausse victime des attentats du 13 novembre 2015. Elle est connue sous le nom d’Alexandra Damien. Cette dernière est poursuivie pour "faux témoignage" et "escroquerie".
La jeune femme de 32 ans avait été au cœur d’un reportage réalisé par l’Agence France Presse (AFP) en novembre 2017. Elle parlait de ses tatouages, très importants dans le processus de reconstruction. De nombreux médias ont par la suite relayé son témoignage. Depuis, Alexandra Damien a fait l’objet d’une enquête. Elle a même été placée sous contrôle judiciaire et son jugement est prévu ce mardi dès 9h devant le tribunal correctionnel de Paris.
Alexandra Damien a livré une première version dès le lendemain des attaques de Paris et Saint-Denis. Elle a expliqué à un journaliste qu’elle devait rejoindre cinq amis installés sur la terrasse du bar Le Carillon le jour de l’attentat. La trentenaire avait indiqué avoir perdu deux de ses proches, mais heureusement, elle n’était pas présente sur les lieux. Elle s’est même photographiée devant la terrasse, les yeux rougis.
14 Nov. 2015 à 11 :13 PST
Des mois plus tard, des associations de victimes ont été créés rassemblant les proches et les rescapés des attentats. Life for Paris a avancé qu’elle n’avait jamais cotisé ni adhéré à l’association. Cette dernière n’avait pas cru qu’il y aurait pu avoir des "fausses victimes". D’ailleurs, il n’y avait aucun contrôle sur la fiabilité des membres.
Alexandra Damien a changé sa version des faits devant l’association Life for Paris. Elle avait expliqué qu’elle était bien présente au Carillon avec deux amis et qu’elle a même été blessée au bras. "On apprendra plus tard qu’il s’agissait vraisemblablement d’une ancienne blessure de surf. Elle portait une attelle sur certaines photos, un truc sophistiqué qui partait du poignet jusqu’au coude", a lancé un membre de l’association.
Dans le reportage de la presse française, la trentenaire a mis sur son biceps la devise de Paris, un tatouage symbolisant la résilience parisienne au lendemain des attentats, "Fluctuat Nec Mergitur".
La jeune femme est parallèlement entrée en relation avec le Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme (FGTI). Son nom était inscrit sur la "Liste Unique des Victimes" (LUV) réalisée sous l’autorité du parquet de Paris. Elle peut dans ce cas prétendre à une indemnisation financière. "Le Fonds a été saisi en janvier 2016 et quatre versements ont été réalisés. Le dernier remonte à mai 2017. Le préjudice s’élève à 20 000 euros et nous demandons la restitution de cette somme", a de son côté rappelé l’avocat pour le FGTI, Jean-François Laigneau.
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(Source : 20 Minutes)