Des représentants du corps médical étaient entendus à la barre ce jeudi dans le cadre du procès des attentats du 13-Novembre. Les médecins du Raid et de la BRI ont surtout évoqué la difficile prise en charge des victimes du Bataclan.
Les médecins étaient livrés à eux-mêmes durant la soirée du 13-Novembre. La réalité était totalement différente des séances de simulation de tuerie de masse qu’ils ont effectuées auparavant. "C’était encore plus compliqué que ce qu’on avait anticipé", a lâché un médecin à la barre de la cour d’assises en marge du procès des attentats à Paris. Ses propos ont surtout mis en évidence une scène d’horreur face à ces "corps sur les trottoirs" devant la salle de concert. "Notre mission est de faire de l’évaluation, ceux qui sont morts avant notre arrivée, la gravité des blessures des autres, organiser une boucle d’évacuation", a-t-il raconté sur le récit de 20 Minutes.
Chaque minute comptait. L’évacuation des blessés était éminemment périlleuse, car les terroristes étaient toujours retranchés à l’étage avec des otages. Les médecins des forces spéciales, seuls autorisés à entrer dans la salle, devaient agir rapidement à cause notamment des hémorragies et des détresses respiratoires. "Gagner du temps sur l’évacuation, c’est déjà gagner du temps sur la blessure. Vouloir faire de la chirurgie dans le Bataclan aurait été une erreur grave", a souligné Denis Safran, médecin-chef de la BRI, la force d’intervention de la préfecture de police de Paris. Ils devaient avant tout évaluer la gravité des blessures et la paire de ciseaux était l’outil le plus pratique pour découper les vêtements et inspecter les plaies.
Le "tri" des victimes reposait ensuite sur des critères cliniques comme sa respiration, sa capacité de parler ou encore la décoloration de sa muqueuse. Au total, 364 personnes blessées au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et au Stade de France ont été conduites vers les hôpitaux de l’AP-HP. Seuls quatre patients sont décédés à l’hôpital, dont deux à leur arrivée, grâce notamment au travail des médecins de guerre.
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