Dans un entretien accordé au journal Le Point, l’ancien président de la République française, François Hollande, raconte son vécu lors des attentats de Paris le 13 novembre 2015. C’était apparemment l’une des épreuves les plus dramatiques qui ont marqué son mandat.
Après les attaques perpétrées contre Charlie Hebdo et l’hyper Casher en janvier 2015, d’autres attentats terroristes se sont produits dans la nuit du 13 novembre à Paris. Ce sont les événements tragiques contre le Stade de France, les tueries sur les terrasses parisiennes et dans la salle de spectacle du Bataclan. Il s’agit des attentats les plus meurtriers que la France n’ait jamais connus, puisqu’ils firent 131 morts, dont 90 au Bataclan.
Dans son bureau à l’Élysée, François Hollande, qui était à la tête du pays à l’époque, n’a gardé qu’une affiche de ’Life for Paris’, l’association de victimes, de ces attentats de Paris. Il a expliqué au journal Le Point qu’il lui était difficile de conserver des photos illustrant des moments de douleurs, qui ont marqué son quinquennat.
Interrogé sur ce qui l’a le plus marqué lors de ces événements qui ont marqué la France, François Hollande a évoqué les faits de violence, ainsi que "la folie meurtrière des terroristes". Il avait d’abord été avisé lors du premier coup, mais se sont ensuite enchaînées d’autres informations de plus en plus dramatiques. "C’est cette… succession qui est la plus douloureuse, car comment savoir quand cette horreur va finir", a-t-il confié.
Face à des attentats aussi importants sur le territoire français, François Hollande mise en priorité sur l’esprit de décision, avec le sentiment d’un "père de famille". Humainement, il tient en compte de ce que peuvent ressentir les parents, les femmes et les hommes qui ont vu les terroristes en plein acte. Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle il avait décidé de s’approcher du Bataclan, afin de s’assurer de la mise ne place du dispositif de sécurité, pour soutenir les équipes d’intervention, mais surtout les rescapés. Le Président a affirmé qu’il n’oubliera jamais les images qu’il a vues ce jour-là.
Alors que François Hollande était assis dans la tribune du Stade de France pour assister au match France-Allemagne, cette fameuse nuit du 13 novembre 2015, une policière était venue pour lui annoncer les attaques à l’oreille. N’ayant pas vu un mouvement de panique, le chef d’Etat s’était d’abord dit qu’il pouvait juste s’agir d’un pétard ou d’une bombe agricole à l’extérieur du stade. Mais après une seconde détonation et l’annonce des décès, il aurait alors commencé à réaliser qu’un attentat était en cours. En rejoignant la salle de commandement, le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, l’avait informé de ce qui était en train de se passer.
Après avoir reçu des informations détaillées venant de Manuel Valls, François Hollande avait contacté le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, pour que celui-ci le rejoigne au Stade de France. Après avoir pris les mesures nécessaires, il était revenu à sa place dans la tribune pour suivre le match et informer les responsables avec qui il était de la situation. Mais à côté, l’ancien locataire de l’Elysée craignait surtout que les spectateurs dans le stade apprennent par les réseaux sociaux qu’une bombe venait d’exploser au plus près du stade et que cela crée un mouvement de panique.
François Hollande reconnaît que la France est une cible du terrorisme islamiste, mais il a souligné que plusieurs projets d’attentats ont été déjoués. "Par la multiplicité des cibles et le nombre de victimes, il est clair que nous sommes confrontés à un acte préparé de longue main", a-t-il ajouté. A l’époque, Daech était au maximum de sa puissance, poursuit le Président. Pour lui, l’origine et la nature de l’attentat étaient donc bien évidentes.
Alors que certaines personnes incitent le président de la République à s’exprimer dans l’immédiat, celui-ci resta silencieux jusqu’à ce que les opérations s’achevèrent et que le Conseil des ministres soit réuni. Les Français attendaient des informations : des chiffres, des procédures à engager. Après minuit, François Hollande décide alors de prendre la parole. "Je confirme ce qui vient de se produire, ’une horreur’ ; je nomme l’ennemi, le terrorisme islamiste et Daech ; puis j’annonce les décisions, l’état d’urgence", relate-t-il au journal.
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