Trois jours avant l’ouverture du procès hors-norme des attentats du 13-Novembre, l’ancien procureur de la République de Paris, François Molins, a raconté en détails ce qui s’est réellement passé lors de cette nuit de terreur.
L’attentat de Paris perpétré le 13 novembre par un commando de djihadistes a fait 130 victimes. Invité sur LCI, François Molins est revenu sur cette nuit de terreur dans une série d’attentats revendiqués par l’État islamique. Le cauchemar a débuté à 21h16 aux abords du Stade de France, à Saint-Denis, mais aussi dans plusieurs bars et restaurants des 10e et 11e arrondissements de la capitale, ainsi que la salle du Bataclan. L’ancien procureur de la République de Paris a été informé du premier attentat au Stade de France vers 21h20-25 au moment où le magistrat était sur le point de se coucher. Il a ensuite vérifié la mauvaise nouvelle et les premiers bandeaux sur les fusillades sur les terrasses sont apparus sur une chaîne d’information. "J’ai compris tout de suite que ce qu’on redoutait était en train de se produire", a-t-il lâché.
François Molins s’est aussitôt rendu aux abords sur les terrasses de La Bonne Bière et du Carillon alors que trois djihadistes ont déjà mitraillé les clients attablés en terrasses. Le commando en voiture a ensuite visé quatre autres établissements. Une fois sur les lieux le magistrat enfile le gilet par balles d’un policier. "Je ne m’étais pas posé la question du risque. Si c’était à refaire, je referais pareil.", a-t-il confié. Il a d’ailleurs reconnu avoir pris la bonne décision qui a permis plus de réactivité, de rapidité dans la mise en œuvre du dispositif. L’ancien procureur de la République de Paris se rappelle ensuite l’assaut du Bataclan et l’intervention du commissaire Bac et de son chauffeur. A son avis, "ça a été un élément très important qui a permis d’économiser beaucoup de vies".
Les images de cette soirée resteront gravées à jamais dans les mémoires. François Molins a surtout retenu ces têtes qui reposaient sur des sacs à l’intérieur desquels les téléphones n’ont pas arrêté de sonner. "Quand on assiste à des choses comme ça et tout ce qu’ont enduré les gens, ça m’a rendu encore plus sensible à la souffrance des autres", a-t-il confié. Le procès des attentats du 13-Novembre s’ouvre le 8 septembre. Les victimes pourront alors faciliter leur travail de reconstruction, estime le magistrat qui évoque un devoir de mémoire.
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