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Le gouvernement transmettra aux partenaires sociaux la lettre de cadrage, qui définira les contours de la négociation sur l’assurance chômage. Le numéro de la CFDT craint "un piège".
Dans un entretien exclusif accordé à L’Opinion, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, craint que la proposition du gouvernement de négocier soit "un jeu de dupes, avec des injonctions inatteignables, et des chances de réussite faibles". Il prévient : "on ne laissera pas faire".
Une lettre de cadrage sera envoyée aux partenaires sociaux autour du 20 septembre. Dans la foulée, la négociation sur la convention d’assurance chômage se déroulera jusqu’à janvier 2019. La CFDT redoute déjà les propositions de l’exécutif qui posera probablement "des objectifs inatteignables". Laurent Berger soupçonne le gouvernement de "tendre un piège" aux partenaires sociaux. "Nous ne sommes pas dupes : nous n’accepterons pas la lettre de cadrage s’il n’y a qu’un angle budgétaire", a-t-il souligné. Le responsable syndical prévient que si la lettre de cadrage n’est qu’un "jeu de dupes avec des chances de réussite faibles, alors on ne laissera pas faire".
Laurent Berger a également révélé que les partenaires sociaux ont trouvé un accord sur l’assurance chômage "qui permet de faire 800 millions d’euros d’économies par an". Aussi, d’ici 2020, "le système devrait être à l’équilibre budgétaire". Le secrétaire général de la CFDT a rappelé en outre que des dépenses qui devraient être sous la responsabilité de l’Etat sont aujourd’hui assumées par l’assurance chômage. Il s’agit "des dépenses de la culture - avec les intermittents du spectacle -, des dépenses de Pôle emploi, des frontaliers", a-t-il cité.
Concernant le plan santé que le président Emmanuel Macron doit présenter mardi, Laurent Berger estime que l’hôpital public "ne doit pas être la seule organisation sur laquelle doit reposer notre système de santé". Il propose que la médecine libérale prenne plus sa part dans la permanence des soins. "On a aussi besoin de mesures fortes sur l’hôpital, de moyens humains, d’investissements matériels aussi", a-t-il énuméré. Le responsable syndical souhaite également une meilleur prise en charge des agents "car l’hôpital va mal". "Les agents ont le sentiment d’être pris dans une lessiveuse", a-t-il déploré.
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