Avec plein d’émotion, Aurélien Pradié, rapporteur de la proposition de loi sur les violences conjugales, a dressé le décompte des victimes de féminicides depuis le début de l’année pour rappeler l’urgence absolue des députés.
Le nombre de femmes tuées par leurs conjoints depuis le début de l’année 2019 s’élève à 117. Ce décompte macabre des victimes de féminicides a été révélé jeudi 10 octobre par Aurélien Pradié, député LR du Lot dans une Assemblée nationale quasiment vide. "Je sais ce que ce décompte peut avoir de glaçant, mais il devait résonner ici dans cette Assemblée pour ne pas nous habituer", a-t-il indiqué avec émotion face à la vingtaine de députés présents. "Compter jusqu’à la 117e morte, c’est nous rappeler l’absolue urgence qui est la nôtre", a-t-il ajouté sur le récit de RTL.
La proposition de loi autorisant la mise en place du bracelet anti-rapprochement pour les conjoints violents a été examinée jeudi à l’Assemblée nationale. Le bracelet anti-rapprochement aide surtout dans la géolocalisation et le maintien à distance des conjoints et ex-conjoints violents. Dans cette optique, un juge fixe un périmètre d’éloignement et un signal se déclenche également. Le dispositif appliqué dans plusieurs pays, dont l’Espagne a permis une baisse significative des féminicides.
Le texte d’Aurélien Pradié a été soutenu par l’ensemble des groupes parlementaires. Débattu en procédure accélérée avec la ministre de la Justice Nicole Belloubet, il sera voté par scrutin public mardi prochain. "Cette proposition de loi me paraît essentielle, elle recueille le plein soutien du gouvernement", a souligné la garde des Sceaux qui appelle à stopper impérativement cette "spirale dramatique" des féminicides. Le texte prévoit également la mise en place d’une limite de six jours au juge aux Affaires familiales (JAF) saisi d’une ordonnance de protection pour mettre à l’abri une personne violentée.
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1, 2, 3, 4, 5, 6 ... 117. Je sais ce que ce décompte peut avoir de glaçant. Mais il devait résonner ici, dans cette Assemblée. 117. Ce chiffre noir doit nous obséder et nous rappeler l’urgence qui est la nôtre. Il est possible d’agir. #ViolencesConjugales pic.twitter.com/vQoi6vkh78
— Aurélien Pradié (@AurelienPradie) 10 octobre 2019