Les jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), devenus majeurs, risquaient de se trouver à la rue, puisque leur accompagnement devait s’arrêter le 30 septembre.
Après l’instauration du premier confinement, lié à la Covid-19, les conseils départementaux ont reçu une instruction de ne pas mettre fin à l’accompagnement de jeunes de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), devenus majeurs. Le journal 20 Minutes rapporte qu’en raison de la crise sanitaire, ils ont eu beaucoup de difficultés pour obtenir un stage ou un emploi.
Ces jeunes placés dans des familles d’accueil, hôtels ou foyers, gérés par l’ASE ont risqué de se retrouver à la rue. Cette mesure devait toutefois, s’arrêter le 30 septembre, et ce risque est toujours présent pour des milliers d’adolescents.
Cette situation a provoqué l’inquiétude des associations de protection de l’enfance, mais le gouvernement a finalement annoncé la poursuite de leur accompagnement. "Si des jeunes ne trouvaient pas de solution, je demande aux départements de poursuivre leur prise en charge et l’Etat compensera", a précisé le secrétaire d’Etat à l’Enfance, Adrien Taquet, mercredi. Cette décision a été prise en attendant l’adoption du projet de loi de protection de l’enfance. Le journal note que ce texte a été voté à l’Assemblée nationale en juillet, mais pas le Sénat ne l’a pas encore adopté.
Le collectif Cause Majeur ! qui rassemble une vingtaine d’associations de protection de l’enfance a réagi face à cette situation.
Dans un communiqué, il a demandé en urgence "une nouvelle prolongation de l’interdiction de toute sortie sèche de la protection de l’enfance le temps que le Sénat pérennise le dispositif d’accompagnement pour les plus de 18 ans". Lyes Liouffok, membre de ce collectif et ancien enfant placé, a indiqué que l’Etat partage leur volonté de ne pas laisser à la rue les adolescents placés. "Mais, en l’absence d’une loi, nous n’aurons pas de voie de recours si des départements ne suivent pas ses recommandations, ce qui a été le cas ces derniers mois", a-t-il noté.
Devant la Commission des Affaires sociales au Sénat, Adrien Taquet a annoncé que la situation économique a changé, et il y a un certain nombre de boulots non pourvus. Selon ses dires, quand le Premier ministre annonce la somme de 900 millions d’euros d’ici la fin de l’année, destinée à la formation professionnelle, cela profite aussi aux jeunes de l’Aide sociale à l’enfance, identifiés comme un public prioritaire.