Si le président Emmanuel Macron avait critiqué le refus de l’Italie d’accueillir l’Aquarius et ses migrants, il est actuellement dans une situation inconfortable, surtout après que le navire ait demandé lundi l’autorisation de rejoindre Marseille.
L’Italie a refusé d’accueillir les bateaux des ONG dans ses ports. Cette politique a été lourdement fustigée par le chef de l’État français. D’ailleurs, il l’avait jugé d’irresponsable et cynique en juin dernier. "Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster en France, car c’est le respect du droit international", avait-il alors affirmé.
L’Espagne avait finalement accueilli le bateau avec quelque 629 migrants à bord. D’ailleurs, la France avait proposé d’accueillir une partie de ceux qui sont éligibles au droit d’asile. Mais cette action a rapidement été dénoncée par la majorité.
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Le gouvernement français s’est une nouvelle fois réfugié derrière la règle du droit international, c’est-à-dire celle du "port le plus proche". Selon le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ce port n’est pas à Marseille.
En effet, le navire Aquarius, avec 58 migrants secourus à son bord, a demandé aux autorités l’autorisation de débarquer à Marseille. Lundi, il était en route pour rejoindre la Cité phocéenne. Cette demande met Emmanuel Macron dans une situation embarrassante puisqu’il avait appelé l’Italie et d’autres pays européens à prendre une ligne de "fermeté et d’humanité".
"Le principe de non-refoulement prévu par la Convention de Genève impose à la France de donner à l’errance de ces personnes une réponse humanitaire et juridique : les accueillir d’abord, observer leur situation administrative ensuite", avait dénoncé le Défenseur des droits, Jacques Toubon, après le premier refus de la France.
Un sondage OpinionWay publié en juin dernier a montré que 56% des Français estiment que la France a bien fait de ne pas accueillir l’Aquarius, contre 42% pensant le contraire
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(Source : France Soir)