Après les annonces faites concernant l’appli StopCovid, Marlène Schiappa a cosigné une tribune estimant le danger manifeste de ces applications sur les libertés publiques.
Mardi 5 mai, la secrétaire d’Etat chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa a cosigné une tribune intitulée : "Appli Covid-19 : non aux discriminations sous couvert d’innovation". Ce texte a été publié sur le site du think tank Le Club des juristes, rapporte France Info. Il a été coécrit avec Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), et Jérôme Giusti, avocat.
Ensemble, les auteurs de cette tribune ont estimé qu’"il y a un danger manifeste pour les libertés fondamentales" avec les applications pour lutter contre le coronavirus. "Ce n’est pas parce qu’une innovation est technologiquement possible qu’elle soit forcément souhaitable", ont-ils renchéri. Pourtant, lundi 4 mai, Cédric O, secrétaire d’Etat au numérique, a affirmé que l’appli StopCovid serait opérationnelle en France dès le 2 juin.
Selon la chaîne, Marlène Schiappa ne se désolidarise pas ouvertement du gouvernement et le texte n’est pas une critique franche de l’appli StopCovid. Toutefois, les signataires ne mâchent pas leurs mots contre les dangers représentés, selon eux, par les applications qui prolifèrent durant cette pandémie. Ils ont cité qu’en Pologne ou à Hong Kong, la récolte de données personnelles va jusqu’à imposer "un selfie quotidien pour s’assurer du respect du confinement".
Par ailleurs, les auteurs ont également révélé que d’autres applications envisageraient d’accéder à votre historique de déplacements pour vous attribuer une note. Si vous avez croisé une personne soupçonnée d’être malade, votre note pourrait baisser et cette situation pourrait conduire à vous voir refuser l’entrée dans certains lieux.
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Concernant StopCovid, Marlène Schiappa a estimé que cette application publique fera certes l’objet de contrôles (parlementaire, constitutionnel, juridique). Mais quid des applications privées, comme celle qui envisage un code couleur pour les salariés pour "mieux organiser le fonctionnement de l’entreprise". "Sera-t-on obligé de mentir à son employeur pour obtenir le bon code couleur ?", s’est-elle demandée. Les auteurs de cette tribune ont prévenu que ce qu’on tolère aujourd’hui pour le Covid-19, on le tolérera demain pour un autre motif. "N’entérinons pas du fait de notre anxiété face à la crise, un recul manifeste des droits", ont-ils encouragé.
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