Le texte signé par 300 personnalités demanderait aux imams de réinterpréter certains passages haineux du Coran. La Grande mosquée de Paris s’insurge et place en victime les Français musulmans.
La Grande mosquée de Paris a dénoncé un "procès injuste et délirant" contre les Français musulmans. Cette réaction survient après la publication d’un manifeste contre un "nouvel antisémitisme". Le texte signé par 300 personnalités demande aux imams la réinterprétation de certains passages du Coran. D’après eux, il s’agit de discours haineux, ce que contestent fortement les hauts responsables musulmans.
"Le procès injuste et délirant d’antisémitisme fait aux citoyens français de confession musulmane et à l’islam de France à travers cette tribune présente le risque patent de dresser les communautés religieuses entre elles", écrit le recteur de la mosquée, Dalil Boubakeur, dans un communiqué.
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Le manifeste fait état d’un risque plus accru d’agression chez les Français juifs que chez les musulmans. Le document déclare notamment que la majorité de ces attaques aurait été perpétrée par des islamistes radicaux. "Les Français juifs ont 25 fois plus de risques d’être agressés que leurs concitoyens musulmans", est-il statué dans le manifeste publié dans ’le Parisien’.
Il fustige notamment la montée en force d’une nouvelle forme d’antisémitisme que la "radicalisation islamiste" alimente. Le texte impute à ce fanatisme religieux la responsabilité d’une "épuration ethnique à bas bruit" visant la communauté juive.
Les signataires du manifeste, dont l’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy et l’ex-Premier ministre Manuel Valls, ont réclamé aux responsables musulmans de "frapper d’obsolescence" les versets du Coran appelant "au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants".
"Les citoyens français de confession musulmane majoritairement attachés aux valeurs républicaines n’ont pas attendu (cette) tribune (...) pour dénoncer et combattre depuis des décennies l’antisémitisme et le racisme antimusulman sous toutes ses formes", a déclaré Dalil Boubakeur. De son côté, le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, Abdallah Zekri a condamné un débat "nauséabond et funeste" sur l’islam. Il a notamment appelé à arrêter "d’accabler l’islam et les musulmans".
Source : Libération, Le Figaro
Il n’y a "pas un nouvel antisémitisme" mais "une multiplication de cas", estime Adrien Quatennens pic.twitter.com/5EZ72gmM8b
— BFMTV (@BFMTV) 31 janvier 2018