Expulsé de Turquie, le djihadiste Anthony M., parti de La Réunion pour rejoindre la Syrie en 2014, a été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans l’hexagone lundi dernier.
Arrêté en Turquie, le djihadiste a été renvoyé en France dans le cadre d’une procédure de coordination et de sécurisation des retours de Français ou de résidents français membres des filières islamistes syro-irakiennes. L’homme est placé en garde à vue dans l’attente d’un déferrement et d’une mise en examen.
L’homme faisait partie de la filière islamiste réunionnaise montée par Naïl Varatchia, prédicateur salafiste originaire de Saint-Denis, surnommé "L’Égyptien". Ce dernier, jugé en 2017 pour apologie du terrorisme et association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes avait écopé de de 8 ans de prison en appel en octobre 2018.
Anthony M. et sa compagne Emma faisaient partie des proches de "L’égyptien" en juin 2015, alors qu’ils se trouvaient en Syrie, tandis qu’à La Réunion, 5 personnes avaient été interpellées par la police nationale et le GIPN dans le cadre d’une opération antiterroriste.
La mère d’Anthony, Marie-Jeanne avait été entendue dans cette affaire pour avoir envoyé 1 500€ au couple. Aucune charge n’avait été retenue à son encontre. "Elle lui a envoyé une somme de 1500€ en 2014, mais c’est le seul montant qui a été envoyé à ce fils. (...) à aucun moment ce montant a été envoyé pour financer une quelconque opération terroriste, mais tout simplement par une mère qui voulait aider son fils", assurait son avocat, Patrice Selly.
Le couple Anthony et Emma, était à l’époque également en liens étroits avec Nassirdine Mzé, tué en Irak en avril 2015.
La garde à vue d’Anthony pourrait permettre aux enquêteurs d’en apprendre davantage sur la filière des combattants djihadistes originaires de La Réunion.