Les enquêteurs ont réussi à retrouver le téléphone "perdu" de l’ex-chargé de mission de l’Élysée. Ils ont alors mis à jour des messages précédemment supprimés.
Lors de sa garde à vue, le 21 juillet 2018, Alexandre Benalla a affirmé qu’il avait "perdu" son téléphone. Plus de 15 jours plus tard, il avait précisé que les données de ce portable auraient été conservées, mais qu’elle s’était également perdue dans des déménagements.
Les enquêteurs ont alors recherché le téléphone et sont finalement parvenus à le retrouver. Ils ont aussi découvert que le téléphone censé être "perdu" était toujours actif, puisque l’ex-chargé de mission de l’Élysée l’avait utilisé le 22 juillet 2018 à 22h01 (heure métropolitaine) afin de contacter le chef de cabinet de Brigitte Macron, Pierre-Olivier Costa.
Les enquêteurs ont retrouvé plusieurs messages sur le téléphone d’Alexandre Benalla entre lui et l’Élysée, notamment sur l’épisode de la Contrescarpe à Paris, note RTL.
"Monsieur le Président, hier après-midi, j’ai été invité par la Préfecture de Police à observer de l’intérieur la manifestation du 1er mai, j’ai donc été équipé d’un casque et intégré à une équipe de policiers en civil et accompagné par un major de police. En fin d’après-midi nous nous sommes retrouvés place de la Contrescarpe, où la situation a plus que dégénéré, je ne me suis alors pas cantonné à mon rôle d’observateur (…) La scène assez violente a été filmée et même si on ne m’identifie pas très nettement je suis reconnaissable. Cette vidéo tourne actuellement sur les réseaux sociaux. Alexandre.", disait le message.
Selon Le Monde, Alexandre Benalla l’aurait envoyé à Emmanuel Macron dans la nuit du 1er au 2 mai 2018, à la suite de l’incident. Il l’a transféré son message au secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, le lendemain matin.
Après la polémique créée par l’affaire Benalla, il a reçu plusieurs messages de soutien, comme celui envoyé par Jean-Luc Minet, le commandant militaire en second de la présidence de la République.
"Tous des cons Alexandre sois zen et fort. C’est le patron qui décide et à 30 000 kilomètres (Emmanuel Macron se trouvait alors en voyage officiel en Australie), il ne décide rien te concernant", a-t-il écrit.
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