Alors que le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume s’est dit "pour" le taux d’alcool zéro au volant, Matignon a tranché, lundi 18 novembre, que cette proposition" n’est pas envisagée".
Le journal 20 Minutes a rapporté que lundi 18 novembre, Matignon a indiqué que l’idée d’abaisser à zéro le taux d’alcool légal au volant, "n’est pas envisagée par le gouvernement". Pourtant, le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, s’était dit "pour" cette interdiction totale de l’alcool, contre 0,5 g/l actuellement. En effet, au Grand Jury RTL-Le Figaro-TF1/LCI, il a annoncé que "lorsqu’on conduit, on ne doit pas boire". "Je pense qu’on peut faire la fête et qu’on peut boire des coups, et boire du vin français, des vins d’excellence (…) Je pense que c’est très bon, mais lorsqu’on boit, on ne conduit pas", a-t-il réitéré.
L’alcool au volant est la deuxième cause de mortalité sur la route après une vitesse excessive. Il entraîne près d’un tiers des accidents mortels. C’est pour cette raison qu’en janvier, il y a eu une proposition visant à abaisser le taux d’alcoolémie légal à zéro, dans le cadre des travaux préparatoires du Conseil interministériel de sécurité routière (CISR). Mais cette idée "n’a pas été retenue et n’est pas envisagée par le gouvernement".
Comme explication, les services du Premier ministre ont formulé que "les effets positifs sur l’accidentalité seraient tout d’abord très limités". Selon eux, les deux tiers des accidents mortels liés à l’alcool se produisent avec des conducteurs dont l’alcoolémie dépasse le triple du seuil légal. Dans ce sens, les taux contraventionnels compris entre 0,5 g/l et 0,79 g/l ne sont constatés que dans 12 % des accidents mortels liés à l’alcool.
Matignon a, par ailleurs, fait savoir que l’évolution du seuil légal d’alcoolémie vers "une tolérance zéro" ne serait " pas réaliste". "Elle emporterait d’importantes conséquences sur les contrôles par les forces de l’ordre comme sur le quotidien de nos concitoyens", a-t-il renchéri. Elle pourrait aussi être contredite par la possibilité d’un seuil résiduel d’alcoolémie chez des conducteurs qui n’ont pas bu.
D’ailleurs, Matignon rappelle que plusieurs mesures ont été annoncées pour combattre la conduite sous l’emprise de l’alcool. Entre autres, il a évoqué l’incitation des usagers à l’auto-évaluation de leur taux d’alcool, le développement de l’éthylotest antidémarrage. Mais il y a aussi la possibilité donnée aux forces de l’ordre de mettre en fourrière le véhicule d’un conducteur contrôlé avec un taux délictuel.
En France, la limite autorisée du taux d’alcool dans le sang est de 0,5g/l, actuellement. Ce taux légal est de 0,2g/l pour les jeunes automobilistes. Selon la Commission Européenne, plusieurs pays européens appliquent la tolérance zéro pour l’alcool au volant, comme la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la Roumanie et la Bulgarie. D’autres, comme l’Estonie, la Norvège, la Suède et la Pologne, applique une limite de 0,2 g/l.
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