L’alcool pourrait avoir un prix plancher minimum pour freiner la consommation et lutter contre l’alcoolisme en France. Bonne ou mauvaise idée ?
Une bouteille de vin à 3 euros ou un pack de bière à 5, ces petits prix seront bientôt finis.
Et pour cette coopérative, imposer un prix plancher reviendrait forcément à augmenter la plupart des prix. Pour exemple, ce produit très populaire, le cubis de vin de 5L.
"Au niveau du Cabernet, il nous faut mettre 10 euros en plus. Le consommateur ne va pas accepter ça. On a 50% des vins qui se vendent en dessous de 3,5 euros le litre. C’est cette population là qui va être touchée à une période où le pouvoir d’achat est en souffrance" explique Denis Verdier, viticulteur et président de la fédération Gardoise des vins.
Pour fixer ce prix minimum, les sénateurs se sont basés sur l’unité d’alcool, l’équivalent de 10 grammes d’alcool pur. Ainsi, concrètement, un pack de bière continent 15 unités, une bouteille entre 7 et 8 unités et les alcools forts, entre 30 et 40 unités. Résultat, notre pack coûterait au minimum 7,44 euros, le vin 3,5euros et l’alcool fort, 20 euros.
Cette mesure veut ainsi lutter contre l’alcoolisme en France. Véronique Guillotin, sénatrice du Parti radical s’explique : "C’est un amendement de santé public qui vise à protéger les consommateurs excessifs. Il faut savoir que dans notre pays, 8% des adultes consomment la moitié de l’alcool vendu".
Certains pays comme l’Écosse ont déjà adopté cette mesure. Résultat, la mortalité liée à l’alcool a baissé de 13,5% en cinq ans. Mais pour les addictologues, il faut encore aller plus loin.
"La mesure du prix c’est intéressant en matière de santé publique,n mais ça ne peut pas suffire. Il faut prévoir des mesures de soin, d’accompagnement et renforcer les dispositifs de prévention", précise Catherine Delorme, experte et vice-présidente de la fédération addiction.
Pour rappel, en France l’alcool est à l’origine de 42 000 décès par an. C’est la deuxième cause de cancer.