Des articles mettant en cause le syndicat lycéen Avenir ont suscité la polémique. "Pourquoi pas une commission d’enquête", a réagi Jean-Michel Blanquer.
Le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, a été invité sur RTL, dans l’émission On refait le sport, dimanche 22 novembre. Il a été interrogé sur l’affaire du syndicat Avenir lycéen ainsi que sur les accusations portées contre le ministère. "Pourquoi pas une commission d’enquête, cela peut être intéressant. J’aime bien quand il y a des enquêtes, c’est très intéressant pour la démocratie", a réagi le ministre.
Selon ses dires, Libération et Mediapart essaient de faire une affaire à partir de rien, car dans ces articles, il y a vraiment "beaucoup de sauce et peu de lapin, comme on dit chez moi". Il a également signifié que des lycéens ont peut-être dépensé de manière inopinée l’argent qu’ils avaient. "J’ai tout de suite demandé une enquête là-dessus, point à la ligne", a-t-il signifié.
Par ailleurs, le ministère est accusé d’avoir téléguidé ce syndicat. En réplique, Jean-Michel Blanquer a répondu que c’est très frappant de voir cela dit par LFI (La France Insoumise). Car, à son avis, c’est un secteur qui, depuis des années, essaye d’avoir une influence sur le milieu lycéen et estudiantin. "Les liens sont énormes entre eux. C’est vraiment le pompier pyromane".
Dans un article publié début novembre, Mediapart a révélé que le syndicat Avenir lycéen a dépensé en bouteilles de champagne et hôtels de luxe, une partie des 65 000 euros de subventions accordées par le ministère. Après avoir eu connaissance de cette information, une enquête administrative sur l’utilisation de cet argent public a été lancée. Par ailleurs, le versement de la subvention de 30 000 euros, allouée en 2020 à Avenir lycéen, a été gelé, rapporte Le Figaro Etudiant.
Samedi 21 novembre, le journal Libération a affirmé que ce syndicat lycéen, créé fin 2018 seulement, a été lancé de toutes pièces par le ministère pour servir sa cause. Dans son article, le quotidien a assuré que l’idée d’instaurer cette organisation lycéenne a germé Rue de Grenelle, dans l’entourage proche de Jean-Michel Blanquer. Il a été créé pour servir la communication du ministre, et surtout rompre tout dialogue avec les syndicats lycéens opposés à ses réformes, notamment celle du bac.
Plusieurs syndicats ont réagi face à cette affaire. La FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) a dénoncé un "dévoiement total de la cause syndicale et une insulte faite aux jeunes". Quant au syndicat MNL (Mouvement national lycéen), il voit dans Avenir lycéen, "une entreprise politique n’ayant pas hésité à manipuler certains de nos jeunes camarades lycéens (...) afin de servir les intérêts du ministre". Pour l’UNL (Union nationale lycéenne), son président Mathieu Devlaminck a assuré sur Twitter, qu’Avenir Lycéen était un "instrument de Blanquer pour faire taire" son syndicat.
Par ailleurs, le SNES (Syndicat national des enseignements du second degré) a exigé une enquête administrative indépendante dans les plus brefs délais.
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