Une plaignante ayant pris du Mediator entre 1999 à 2009 a été indemnisée à 100% par le laboratoire pharmaceutique Servier.
Le tribunal de grande instance de Nanterre a condamné jeudi le laboratoire pharmaceutique Servier à verser un peu plus de 131 000 euros de dommages et intérêts à la plaignante. Celle-ci avait pris cette substance de 1999 à 2009, alors qu’elle était défectueuse.
D’après les informations rapportées par Europe 1, la justice a estimé que la responsabilité de la société était engagée durant toute la période d’administration du médicament. Le laboratoire était également dans l’obligation de réparer à 100% ses préjudices corporels. "C’est la première fois en France que Servier est condamné à 100%. Il ne peut donc plus se cacher derrière la responsabilité de l’État (…)", s’est dite l’avocate Martine Verdier.
Le tribunal administratif de Paris a déjà condamné en 2017 l’État français à indemniser à hauteur de 30% la plaignante, soit une somme d’environ 23 000 euros. Ce jugement était la conséquence de deux décisions rendues en 2016 et en 2017. D’un côté, la responsabilité partielle de l’État en raison des agissements fautifs de Servier, selon le Conseil d’État. De l’autre côté, la cour administrative d’appel de Paris avait fixé le montant de la réparation à 30%.
Le Mediator a été prescrit à cinq millions de personnes en France durant plus de 30 ans. Ce médicament est un antidiabétique utilisé comme coupe-faim. Il est tenu responsable de centaines de morts. Après un scandale sanitaire révélé en 2007 par le médecin Irène Frachon, il avait finalement été retiré du marché en novembre 2009. Cette affaire a par la suite fait l’objet de plusieurs procédures pénal et/ou civil. Comme l’État a déjà payé les 30% des dommages à la plaignante, Servier ne devra verser que les 70%, soit plus de 109 000 euros.
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