Alors ministre de la Défense en 2015-2016, l’identité de Jean-Yves Le Drian a été usurpée. La 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris examinera l’affaire à partir de ce mardi 4 février.
L’Aga Khan, chef spirituel de la communauté ismaélienne, la propriétaire de la société Château Margaux exploitant l’un des plus prestigieux domaines viticoles bordelais ou encore un richissime homme d’affaires turc ont tous été piégés par un groupe d’escrocs. Ils ont respectivement versé 20, 6 et 50 millions d’euros.
Le mode opératoire est toujours le même. Un escroc prend l’identité de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, pour demander de l’argent à une personne précise, rapporte Le Figaro. Le motif ne change pas non plus, celui de payer la rançon d’otages français détenus en Syrie contre un remboursement.
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Entre juillet 2015 à décembre 2016, le gang d’escrocs a approché plus de 150 entités ou personnalités. Il s’agit, entre autres, du roi Philippe de Belgique, l’ambassade de France en Suisse, en Irak et au Japon, les PDG d’EDF, de Total ou encore de LVMH, l’ancien ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, le cardinal français Philippe Barbarin, etc.
"Comment résister quand tout a l’apparence de la réalité ? Comment refuser de rendre service à son pays, surtout dans un contexte terroriste ?", a glissé Me Delphine Meillet, avocate de Jean-Yves Le Drian et de quatre de ses anciens collaborateurs.
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L’examen de cet énorme dossier débutera ce 4 jusqu’au 12 février par la 13e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Pour des chefs d’"association de malfaiteurs", de "prise du nom d’un tiers", d’"escroquerie en bande organisée" ou encore de "blanchiment en bande organisée", sept hommes ont été traduits en justice. Ils encourent tous dix ans de prison et un million d’euros d’amende, rapporte Le Figaro.
Parmi les prévenus, se trouve un pionnier de l’arnaque au "faux président", Gilbert Chikli, âgé de 54 ans. "Il a l’escroquerie dans la peau", a indiqué Me Meillet. Il a écopé sept ans de prison en 2015, mais n’a été incarcéré en France que fin novembre 2017.
"Gilbert Chikli est l’inventeur du mode opératoire des escroqueries aux faux ordres de virements", a rappelé les magistrats instructeurs.
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