Lors de sa prise de parole qui a duré une heure et vingt minutes, l’avocat de l’ancien président, Me Jacqueline Laffont a dénoncé "un dossier poubelle" dans cette affaire dite des "écoutes".
Après un faux départ la semaine dernière, le procès de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert, dans l’affaire dite des "écoutes Paul Bismuth" a débuté lundi 30 novembre à Paris. Dans une brève déclaration, l’ancien chef de l’Etat a souligné qu’il ne reconnaissait aucune des infamies qui lui sont reprochées depuis six ans. L’ouverture de ce procès historique a été marquée par l’intervention de Me Jacqueline Laffont, avocate de l’ex-chef de l’Etat. Elle a notamment critiqué l’enquête préliminaire conduite secrètement par le parquet national financier (PNF) pendant près de six années. Cette procédure avait pour objectif de déterminer les présumés informateurs de l’ancien locataire de l’Elysée et Thierry Herzog que leur ligne "Bismuth" avait été mise sur écoute.
Me Jacqueline Laffont a désigné, avec mépris, un "dossier poubelle", rapporte Le Figaro. L’avocate de Nicolas Sarkozy a alors demandé au tribunal l’"annulation de la procédure tout entière". Elle a dénoncé une grave malformation procédurale sachant que l’enquête préliminaire menée par le PNF est liée aux mêmes faits et aux mêmes personnes objets. Par ailleurs, le PNF est partie prenante dans une instruction menée par des juges. L’avocate est allée jusqu’à accuser Mme Houlette, alors chef du PNF, d’avoir menti. "J’observe au surplus que l’enquête préliminaire sur laquelle vous sollicitez des informations ne vise pas votre client", avait écrit le procureur national financier dans un courrier du 16 décembre 2016.
A l’ouverture du procès devant le tribunal correctionnel de Paris, les avocats de la défense ont insisté sur cette enquête parallèle et secrète. Ils dénoncent surtout le fait qu’ils n’ont pas été informés sur les conclusions de l’enquête préliminaire cachée avant que leurs clients aient été renvoyés devant le tribunal correctionnel. De son côté, Me Hervé Temime, avocat de Thierry Herzog, a dénoncé des irrégularités, des déloyautés ainsi que des atteintes aux principes fondamentaux.
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