Les perquisitions ont pris fin dans l’après-midi et des démarches ont été également organisées dans une autre administration et dans des lieux privés.
Le ministère de la Santé a fait l’objet d’une perquisition, mercredi 29 mai, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour "favoritisme" et "recel de favoritisme". Ces démarches, menées par la section de recherches de Paris, font suite à une information judiciaire lancée le 21 octobre 2022. Cette intervention survient après la publication d’un rapport en mars 2022 par une commission sénatoriale dirigée par Eliane Assassi (Parti communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains). Le rapport dénonçait un "recours massif et croissant" aux cabinets de conseil par les services de l’État, soulignant un quasi-doublement des dépenses en quelques années. En 2021, environ un milliard d’euros avaient été dépensés, contre 379 millions en 2018, impliquant des entreprises comme Accenture, CapGemini et McKinsey, détaille Le Figaro.
Les perquisitions au ministère de la Santé, situé rue de Ségur à Paris, ont eu lieu en présence de magistrats instructeurs. Elles se sont achevées en fin d’après-midi et ont également concerné d’autres administrations et lieux privés. À ce stade, aucune mise en examen n’a été prononcée. Sollicité, le ministère de la Santé n’a pas immédiatement réagi. Le rapport sénatorial critiquait l’influence croissante des cabinets de conseil sur les politiques publiques, questionnant la souveraineté de l’État et le coût élevé de certains contrats, comme un "baromètre des résultats de l’action publique" facturé trois millions d’euros par CapGemini. En juillet 2023, la Cour des comptes avait aussi dénoncé ce recours, indiquant que les dépenses avaient triplé entre 2017 et 2021.
Les cabinets de conseil ont joué un rôle dans de nombreuses réformes du premier quinquennat d’Emmanuel Macron et dans la gestion de la crise sanitaire. Publié en pleine campagne présidentielle, le rapport avait suscité des accusations de favoritisme contre le président de la République. Le 27 mars, le chef de l’Etat avait déclaré que s’il y avait des preuves de manipulation, que ça aille au pénal. Le parquet national financier (PNF) avait ouvert une enquête préliminaire pour blanchiment aggravé de fraude fiscale contre McKinsey le 31 mars 2022. En octobre 2022, deux informations judiciaires ont été lancées, l’une concernant les interventions des cabinets de conseil dans les campagnes électorales de 2017 et 2022, l’autre portant sur des soupçons de favoritisme.
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