Yann Bohac/SIPA
Dans une longue explication devant la commission d’enquête du Sénat, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner s’est défendu au sujet de l’utilisation par Alexandre Benalla de ses passeports diplomatiques après son licenciement.
L’affaire des passeports diplomatiques d’Alexandre Benalla a suscité la polémique à la fin de l’année 2018. Selon le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, ils ont été utilisés "presque une vingtaine de fois". Devant la commission d’enquête du Sénat, le ministre de l’Intérieur a apporté une longue explication à cette situation. "Techniquement le ministère de l’Intérieur n’est pas en mesure, dès lors que ces passeports ne relèvent pas du ministère de l’Intérieur, de pouvoir empêcher leur utilisation sauf dans certains cas si on est sur une procédure judiciaire", a affirmé Christophe Castaner.
D’après toujours le locataire de la place Beauvau, une intervention était possible dans le cas d’un vol ou d’une perte des passeports diplomatiques relevant du ministère des Affaires étrangères. En revanche, cela n’est pas possible pour une invalidation sous prétexte que le détenteur a été licencié. "Pour les passeports diplomatiques qui en plus ne sont pas des passeports biométriques et n’ont pas le même niveau d’information, il n’est pas possible aujourd’hui de dire on interdit", a expliqué Christophe Castaner sur le récit de Paris Match en insistant qu’il s’agit d’un problème technique.
Le dispositif appliqué aujourd’hui remonte à un décret de 2005, rapporte Christophe Castaner. Le ministre a ajouté que les dispositifs techniques et technologiques ne permettent pas d’analyser la situation d’un passeport diplomatique non perdu ou non volé. D’autant plus que le ministère de l’Intérieur n’est pas informé lors de l’émission d’un passeport diplomatique par le ministère des Affaires étrangères. En ce qui concerne Alexandre Benalla, on "pourrait faire un signalement personnel, mais ce ne serait pas légal. M. Benalla n’a pas été condamné et il n’y a pas eu d’interdiction de sortie de territoire", a souligné le ministre.